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Volley : l’improbable épopée de la "Team Yavbou"

Au lendemain de leur triomphe en Ligue mondiale, certains membres de l’équipe de France de volley, autoproclamée « Team Yavbou » (« bouyave » en verlan), ont fait un crochet par les studios de RMC. L’occasion de revenir sur une aventure sportive et humaine qui ne manque vraiment pas de piment.

Vous connaissez les Barjots ou les Experts au handball, voici la « Team Yavbou ». Ou alors « bouyave » à l’endroit… « Cela veut dire « écraser son adversaire », c’est notre marque de fabrique, explique Antonin Rouzier, attaquant de l’équipe de France de volley. Les Bleus portent plutôt bien leur surnom depuis qu’ils ont décroché leur premier grand titre international en battant la Serbie 3 sets 0 face à la Serbie en finale de la Ligue mondiale, dimanche à Rio

« Quand je parle des valeurs de la team « yavbou », je vois les épaules qui se redressent et le regard qui s’affûte, témoigne Laurent Tillie, leur entraîneur, lui aussi de passage ce lundi dans les studios de RMC. Cela veut dire qu’on ne respecte personne sur le terrain. On ne respecte pas l’adversaire s’il est plus grand, plus fort, plus gros que nous. Ce sont des valeurs importantes si on veut gagner des titres. »

Discothèque et en boissons à volonté en Bulgarie

Et ce titre-là, les volleyeurs sont allés le chercher très, très loin. Dans les tous les sens du terme. Entre un premier tour conclu par 12 victoires en autant de matches, un Final Four maîtrisé en Bulgarie et enfin le triomphe en Ligue mondiale à Rio, les Bleus ont avancé à pas de géants dans la hiérarchie mondiale en même temps qu’ils ont avalé les kilomètres par milliers. « Sur la première phase, on gagne 12 matches sur 12 en allant jouer au Japon, en Corée, en République tchèque et en France mais en changeant de ville à chaque fois, rappelle Laurent Tillie. Après, pour aller plus loin, on est obligé de faire un Final Four en Bulgarie à Varna, dans un coin perdu de la mer Noire. Là, on tombe dans un village de vacances avec piscine, discothèque, boissons à volonté…. On fait quand même du haut niveau ! » Antonin Rouzier se couvre : « Moi j’étais dans mon lit, dans ma chambre, je n’ai pas bougé. »

Bagages perdus à Rio

Ce n’est pas fini. Dès le lendemain, direction le Brésil. « On prend l’avion et on fait Varna-Istanbul-Rome-Rio, poursuit Tillie. Une fois arrivés, il nous manque 11 bagages sur 30. Les joueurs se prêtent les t-shirts pour aller s’entraîner. » Dans le bouillant Maracanazinho, les partenaires d’Earvin N’Gpath se payent d’entrée le pays hôte. Exit le Brésil, battu 3-1. « Tout le monde nous a hués après », sourit Jenia Grebennikov.

« C’était Koh Lanta, se marre Antonin Rouzier. Heureusement, l’hôtel était en face de Copacabana ! » La bonne humeur n’a jamais quitté les rangs de la « Team Yavbou », comme en témoignent les photos prises après leur victoire et postées sur les réseaux sociaux. Et puis l’aventure n’est pas tout à fait terminée. « On a dit à bientôt au Corcovado », glisse Antonin Rouzier qui espère revoir la fameuse colline dans un an, lors des Jeux Olympiques.