
Volley: "Je réfléchis de plus en plus à arrêter", confie Redwitz

Rafael Redwitz - Icon Sport
Comment allez-vous dans cette période de confinement?
Autour de nous tout le monde va bien, c’est le plus important. On a choisi d’être en famille à Gruissan avec la mer pas loin et de l’espace autour de nous. On a vue sur la mer, les enfants peuvent s’amuser devant. Il n’y a pas grand-monde donc on est bien. C’est chouette car je peux profiter de la famille (avant de rejoindre Narbonne, il avait passé un an en Pologne et en Allemagne). Après j’essaye de faire de cette période une opportunité pour mettre des choses en place, pour réfléchir à la suite. Je travaille sur une création d’entreprise autour du café à Montpellier. Je prépare aussi la reconversion dans le volley en terme de diplôme, de validation d’acquis pour pouvoir commencer à coacher dès que je décide d’arrêter. Et une semaine avant le confinement, Narbonne m’a annoncé avoir recruté un nouveau passeur qu’il décrive comme le même joueur que moi avec 10 ans de moins. Comme j’allais avoir 40 ans, le coach ne voulait pas prendre de risque et il m’a remercié pour mon investissement au quotidien.
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Avez-vous pris la décision d’arrêter?
Le recrutement de ce passeur est une nouvelle importante pour moi. Mon but était de resigner ici parce que je suis bien, je joue bien, je suis en forme. Et c’était le bon compromis avec le sportif et la famille. L’équipe était sympa avec du potentiel. Refaire une saison dans ce club, avec la nouvelle salle et les objectifs ça me motivait énormément. Mais avec cette décision du club, je réfléchis de plus en plus à arrêter. Là jouer au volley, taper dans un ballon, ne pas accepter ma retraite, ce n’est pas le but. S’il n’y a pas un projet qui peut concilier l’aspect sportif et famille, j’arrêterai. Mais je n’ai pas encore assumé cette décision, s’il y a une encore une possibilité intéressante, je la prendrai. Mais il faut être réaliste, aujourd’hui, je me prépare pour l’après et coacher le plus vite possible même si ce n’est pas une décision facile car pour la famille ce n’est pas le choix le plus simple.
Ce n’est pas difficile de prendre cette décision sans avoir pu dire au revoir au public?
Dans la tête c’est difficile en fait de clôturer ce rêve de la sorte. Je fais du volley depuis l’âge de 8 ans, 20 ans de professionnalisme. Je n’ai fait presque que ça de ma vie avec tellement de passion. Donc oui c’est dur de se dire que je n’aurais pas eu de dernier match. Ce dernier match ça aurait pu être contre Sète, mon premier club en France, contre Patrick Duflos, mon premier coach en France. Ça aurait été un match spécial, sympa à jouer.
Le plus dur, c’est de ne pas pouvoir choisir sa fin?
Exactement mais je suis surpris, j’ai déjà un peu basculé dans la tête. J’ai relativisé aussi avec ce qui est en train de se passer. Il y a eu des inquiétudes plus grandes qui me sont apparues que le simple arrêt de ma carrière. J’ai pris conscience de pas mal de choses et j’ai mis des objectifs personnels, psychologiques et professionnels qui me font avancer. Je ne vais pas rester dans le passé en me disant dommage pour moi. Ça fait un moment que je suis épanoui dans le volley, j’ai pris beaucoup de plaisir, j’ai une carrière dont j’ai rêvé. J’ai joué pour l’équipe du Brésil, de France, j’ai eu des titres. Aujourd’hui, je suis serein, fier quand je regarde ma carrière.