Volley - Foussard : "N’Gapeth a besoin d’être aidé plus que fustigé"

Invité de l’Intégrale Sport sur RMC, Pascal Foussard a réagi à la mise en cause d’Earvin N’Gapeth dans l’agression d’un contrôleur de train, ce mardi à la gare Montparnasse. Même s’il déplore les conséquences de ce geste sur l’image du volley, deux jours après la victoire en Ligue Mondiale, le manager de l’équipe de France ne fustige pas la star des Bleus.

Pascal Foussard, comment avez-vous appris ce qu’il s’est passé ?

Je l’ai appris par la presse, pas autrement. Je n’ai pas plus d’infos. Ce que je sais, c’est que les avis divergent entre les deux parties. Tant que je n’ai pas eu Earvin (N’Gapeth) et tant que la lumière n’est pas faite, il est difficile de donner un avis. Après, c’est juste dommage qu’il arrive des choses comme ça.

C’est ce que vous ont dit les volleyeurs présents ?

Je ne sais pas s’il y avait des volleyeurs présents, je ne pense pas. Il y a des avis divergents entre ce que dit la SNCF et ce que dit Earvin. Il va donner sa version. Il faut toujours être prudent dans ce genre d’histoires, surtout à chaud, sans beaucoup d’informations et avec des choses rapportées. Après, il y a surement eu altercation, ça c’est clair.

La Fédération française de volley va-t-elle se réunir pour prendre une décision ?

Je pense qu’il y aura un communiqué. Le problème de la Fédération, c’est qu’il n’y en a plus puisqu’il n’y a plus de président. Ce qui va encore compliquer les choses. Pour parler de sanction, je ne sais pas. Aujourd’hui, la Fédération, ce n’est que l’équipe de France : Laurent Tillie l’entraineur et moi manager. C’est très simpliste.

« C’est un joueur talentueux mais qui a le sang très chaud »

Vous connaissez bien Earvin N’Gapeth, que vous avez eu sous vos ordres à Tours : n’est-il pas difficile à gérer ?

Oui, enfin difficile à gérer… C’est un joueur exceptionnel. Après, c’est un joueur très affectif. Il donne beaucoup d’affection et, par moments, il a des pulsions très fortes. Il a un problème : il est contre l’injustice, donc devant ce genre de faits, il réagit parfois trop violemment, énergiquement, je ne sais pas trop le terme. Mais il est à fleur de peau sur ce genre de choses. C’est compliqué de donner un avis sans connaitre les éléments… C’est un joueur talentueux mais qui a le sang très chaud.

Le timing est mauvais, deux jours après le premier titre international du volley français…

Très mauvais. Que ça ternisse complètement l’image du volleyball, oui j’en ai peur. Il faut attendre de faire la lumière sur ce qu’il s’est passé mais évidemment il y a beaucoup de gens, à l’image d’Earvin, qui dérangent. A ce moment-là, l’image de bad-boy ressurgit. Mais ce n’est pas son image principale selon moi. A lui de la corriger et peut-être qu’il a besoin d’être aidé plus que fustigé.

Comment s’est passée cette Ligue mondiale ?

Ça a été deux mois, on n’est rentrés que quatre jours chez nous en deux moi. Laurent Tillie pourra vous le confirmer : il n’y a eu aucun problème avec Earvin, loin de là. Ça s’est super bien passé, comme souvent depuis que Laurent Tillie a repris l’équipe. Après, s’il a dérapé, il faudra qu’il s’en explique.

Son titre de MVP de la Ligue Mondiale a-t-il pu lui monter à la tête ?

Il y a surement eu un contexte : une fête, pas dormi, l’excitation. Une notoriété qui a explosé du jour au lendemain. Il n’y a pas une minute où son portable ne sonne pas, où une demande n’arrive pas… Peut-être que ça n’a pas été bien géré et que ça l’a fait exploser vu son jeune âge (24 ans). Je ne vais pas lui trouver des excuses. Pour l’instant, j’aimerais connaitre tout le dossier.