
Ravva : "Un truc de fou de terminer comme ça"

Victoria Ravva - AFP
Victoria, que ressentez-vous après ce dernier match de votre carrière ?
J’ai le sentiment d’avoir beaucoup de chance. J’ai une vie incroyable. Après ce match, j’ai vraiment l’impression d’avoir un destin à part. C’était tellement mal parti dans cette finale mais je pense que dieu m’aime vraiment. Il n’a pas voulu que je finisse mal ma carrière et il m’a redonné cette chance de gagner. On est allé chercher ce match d’une manière improbable. C’est une fin magnifique. Si on avait perdu ou gagné 3-0, je n’aurais pas ressenti autant d’émotion. Mon cœur a explosé. Je ne sais pas si je mérite tout ça mais c’est un truc de fou de terminer comme ça. Dans ma tête, je me suis dit : « N’abandonne pas. Même si on perd, donne tout pour ne pas avoir de regrets. » C’est incroyable. J’ai kiffé ce match. Un peu moins au début mais beaucoup plus à la fin (rires).
Comment avez-vous vécu cette rencontre si particulière ?
Je regardais les points. J’avais ma petite icône et je priais. Je ne pense pas encore que c’est fini. Tout est mélangé. C’est le travail de toute une année et on s’en fout que j’arrête ou pas. On avait déjà une finale perdue derrière nous (Cannes s’était incliné face au Cannet en finale de la Coupe de France en mars, ndlr). C’était impossible d’accepter une autre défaite. Voir les filles aller chercher cette rencontre, je suis fière d’elles. Ce n’est peut-être pas l’équipe la plus brillante qu’on ait eu mais on a réussi à prendre cette revanche et c’est très important.
« Je n’ai jamais cherché à être aimée »
Quelle est la suite pour vous désormais ?
Il faut réaliser que c’est la fin d’une partie d’une vie magnifique. Maintenant, il y a autre chose qui se prépare et je vais faire en sorte que ce soit aussi magnifique parce que je le dois à mes amis, mes parents et mes enfants, qui ont m’ont suivie et on tout arrêté pour moi. Ma carrière était leur vie. Le fait d’arrêter est un soulagement mais ça perturbe tout le monde autour de moi. Je n’ai pas le droit de rater le reste de ma vie parce qu’ils me regardent tous et ils attendent que je fasse encore des choses exceptionnelles. Ce sera peut-être le cas, en tout cas j’en ai envie.
Peut-on dire que vous êtes une légende du volley ?
Sincèrement, je m’en fous. Je n’ai jamais cherché à être aimée mais à être respectée par mon travail. En voyant tout ce qui se passe autour de moi aujourd’hui, je vois que j’ai gagné leur respect et leur amour. Et ça me touche énormément. Ça m’étonne à chaque fois parce que je n’ai rien fait de spécial. J’ai juste été moi-même, sans me cacher derrière une image qui n’est pas la mienne. J’ai tellement aimé et j’aime encore tellement le volley qu’il me faudrait dix ans pour vous expliquer à quel point ce sport est important pour moi. Les gens ressentent ça et c’est sans doute pour ça qu’ils m’aiment bien.
Victoria Ravva en bref
Née le 13 octobre 1975 (39 ans) à Tbilissi (Géorgie)
1,89m, 75 kg
Poste : centrale
Clubs successifs : BZBK Bakou (1989-1993), Ankara Vakifbank (1993-1995), RC Cannes (1995-2015)
Palmarès
Ligue des champions (2) : 2002 et 2003
Championnat de France (19) : 1996, 1998-2015
Coupe de France (18) : 1996-2001, 2003-2014
Coupe de Turquie (1) : 1995