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Le prochain match de N’Gapeth se déroule… au tribunal

Earvin N'Gapeth au smash

Earvin N'Gapeth au smash - AFP

Leader des Bleus vainqueurs de l’Euro il y a deux semaines, Earvin N’Gapeth doit disputer ce lundi un match judiciaire devant la 28e chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Paris. Le volleyeur tricolore est jugé pour des faits de violence sur un agent SNCF, outrage et entrave à la circulation d’un train dans une affaire qui remonte à juillet dernier.

De la lumière à l’ombre. Sacré champion d’Europe avec l’équipe de France il y a deux semaines en Bulgarie, avec notamment un smash arrière incroyable sur la balle de match de la finale, Earvin N’Gapeth revient dans l’actualité ce lundi. Mais cette fois, ce n’est pas pour ses qualités de volleyeur. Le leader et réceptionneur de la « Team Yavbou » est jugé devant la 28e chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Paris pour des faits de violences sur un agent exploitant de la SNCF, outrage et entrave à la circulation d’un train. L’affaire remonte au 21 juillet dernier. Au retour de la victoire au Brésil en Ligue mondiale, le joueur de Modène (Italie) aurait frappé un contrôleur auquel il aurait demandé de retarder le départ d’un TGV en gare de Paris-Montparnasse afin d’attendre un ami.

Blessé à l’arcade selon l’Unsa, l’agent en question aurait été contrait à une ITT de quatre jours. Une version contredite par l’intéressé. Le 24 juillet, sur les réseaux sociaux, N’Gapeth entamait sa défense : « Il est bien évident que je n’ai jamais "tabassé" qui que ce soit, pas plus que j’aurais soi-disant pris la grosse tête et aurais donc demandé à faire arrêter un train pour mon bon plaisir. » Ces dernières semaines, Earvin s’est également expliqué dans les colonnes de L’Equipe Magazine. Le tabassage évoqué ? « C’est hallucinant, je n’ai jamais tabassé personne ». L’arcade ouverte de l’agent ? « N’importe quoi. »

« C’est toujours pareil avec vous ! »

Et le garçon de poursuivre son explication : « Ce matin-là, je suis avec mon petit frère et un pote arabe. Après deux mois en sélection, j’ai hâte de rentrer à Poitiers car ma femme et mon fils me manquent. Un train va partir, nous sautons dedans sans avoir le temps d’acheter des billets. Le contrôleur nous dit de descendre. Du quai, il veut nous tirer, mon frère et moi, hors du train. Ce qui est interdit. Nous enlevons ses mains et je lui dis : "Nous allons payer, où est le problème ?" On discute, ça dure dix bonnes minutes. Il lance : "C’est 700 euros !". Alors je lui tends ma carte bleue. Et là, il s’énerve encore plus et dit : "C’est toujours pareil avec vous !" Cette phrase me scotche mais je reste calme. Je lui montre un journal avec ma photo à la Une : "Regardez, je ne suis pas un voyou, je veux juste rentrer chez moi." En réponse, il tape le journal et essaie de me donner un coup de pied. Je le repousse et il tombe sur le quai, fait son cinéma en se roulant par terre. C’est là qu’il s’est égratigné avant d’appeler la police au talkie-walkie. (…) J’aurais dû descendre du TGV et prendre le suivant. (…) Je l’ai dit aux policiers, devant le monsieur : si ça avait été une jolie blonde, il l’aurait laissée monter et lui aurait bien parlé. J’ajoute que la vidéo qui aurait pu montrer la scène n’existe pas. Comme c’est bizarre, dans une gare parisienne où il y a des dizaines de caméras… »

Déjà condamné par la justice en décembre 2014 à trois mois de prison avec sursis pour une rixe dans une discothèque de Montpellier (il a fait appel), N’Gapeth raconte ensuite combien ce bad buzz lui a coûté, notamment dans sa quête de nombreux contrats de sponsoring : « Les médias et les réseaux sociaux ont plus parlé de Montparnasse que de notre titre en Ligue mondiale ». Aligné ce dimanche soir à Vérone en championnat italien, N’Gapeth ne devrait pas être présent ce lundi au TGI de Paris. A cause des échéances sportives du volleyeur, un report de l’audience pourrait être demandé et obtenu.