
Yvan Bourgnon : "Laurent a un gilet de sauvetage, il est capable de dériver"
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Dans le Super Moscato Show ce jeudi sur RMC, Yvan Bourgnon a donné des explications après la disparition de son frère Laurent en Polynésie. Il se rend sur place pour participer aux recherches.
Yvan Bourgnon, vous allez vous rendre en Polynésie pour participer aux recherches après la disparition de votre frère Laurent lors d’une séance de plongée…
Après avoir fait le point avec le centre de secours à Tahiti et toutes les autorités, j’ai compris qu’il fallait vite aller sur place. Laurent ne s’est pas noyé, il est simplement parti à la dérive parce qu’il y avait des courants très, très forts dans cette passe. L’avantage qu’il a, c’est qu’il est dans l’eau chaude. Il a un gilet de sauvetage, dans une mer calme. Il est capable de dériver comme ça pendant de nombreux jours. Il ne va pas falloir lâcher l’affaire sur les secours. Au bout d’un ou deux jours, tout le monde commence à fatiguer. Je pars avec Patrick, son ami de toujours, pour prendre le relais et épauler les équipes sur place. C’est désert, il y a très peu de gens, de bateaux. Il n’y a pas de SNSM là-bas, pas de militaires. Il n’y a rien, quoi. Quatre bras de plus, ce sont quatre bras qui pourront fouiner la mer pendant quatre jours. Je connais mon frère, c’est un costaud. Il est capable de lutter contre la déshydratation pendant encore au moins une semaine. Il faut tenir, ne pas lâcher l’affaire.
Savez-vous ce qu’il s’est passé ?
Il a plongé tout seul, dans un endroit où il y a un courant sortant très violent. Il a pu se faire aspirer par ces courants, qui t’emmènent au fond et qui te sortent de la passe. Après, il est remonté en surface. Mais une fois que t’es remonté à la surface, tu ne peux plus rejoindre la côte à la nage. Tu fais quoi ? Tu largues tes bouteilles, tu te mets à la dérive et tu attends les secours. Les secours ont commencé à survoler la zone juste avant la tombée de la nuit. Notre grand espoir, c’est la journée de demain qui va commencer à 18h (heure française). Ils vont survoler en hélico, en avion. Il n’y a rien d’autre sur place. Les bateaux, ce sont des bateaux privés, de pêcheurs, des locaux. Ils sont juste quelques centaines à habiter là-bas. Il faut qu’on aille sur place pour prendre le relais parce que je sais que dans deux, trois jours, tout le monde sera fatigué. On peut tomber sur lui la nuit aussi, même s’il n’a pas d’éclairage. Il faut quadriller la zone.
Qu’allez-vous faire sur place ?
Je veux juste être dans l’action avec eux. Il y a des bateaux qui vont être à disposition. Tout le monde ne peut pas être dans l’action 24 heures sur 24. Il faut juste des bras pour conduire ces putains de bateaux à moteur, pour aller sur l’eau, chercher, observer la mer pendant des jours et de jours. Il faut des hommes. Je ne serai peut-être qu’un homme de plus.
On vous sent optimiste...