
Voile: l'exploit d'Yvan Bourgnon, seul dans l'Arctique pendant 70 jours sur un catamaran

Yvan Bourgnon - AFP
Le froid, les violentes tempêtes, les glaces, le risque de chavirer, le danger des ours polaires... C'est un véritable exploit qu'a réalisé Yvan Bourgnon. Ce vendredi, le marin suisse a bouclé son défi inédit après 70 jours de navigation très éprouvants. Le 13 juillet dernier, il s'était lancé, depuis Nome dans l'Alaska, dans une excursion de folie. Après 7 500 kilomètres dans l'Arctique, il est finalement arrivée à Nuuk, au Groenland.
"Je ne sens plus la moitié de mes pieds..."
Parti avec 30 kilos de nourriture lyophilisée en juillet dernier (ce qui ne devait pas lui épargner de pêcher pour survivre), Yvan Bourgon est arrivé exténué à Nuuk. "Mes mains sont dans un sale état et je suis inquiet pour mes pieds, je ne sens plus la moitié de mes pieds", a déclaré à l'AFP celui qui a perdu 10 kilos. Le Suisse a emprunté un passage nord-ouest où aucun petit voilier barré en solitaire n'avais jamais réussi à passer. A bord de Ma Loulotte, catamaran dépourvu de cabine, il y est parvenu.
Pour cela, le "Gladiateur des mers", comme on le surnomme, a dû lutter contre le froid et slalomer entre les gros morceaux de glace. Il est resté coincé pendant 18 jours avant de s'en extraire. Avec tous les dangers qui le guettaient - l'agressivité des ours, le risque constant de chavirer... -, Yvan Bourgnon ne pouvait dormir que par tranches de 10 minutes comme il l'a confié à LCI. Le moral a souvent flanché, mais jamais craqué.
"La moindre erreur et c'est la sanction immédiate. La mort est proche"
"Je ne pourrais jamais réaliser quelque chose de plus grand dans toute ma carrière. Je me suis retrouvé sur une eau entre 0 et 3 degrés en permanence. Tout est précaire. La moindre erreur et c'est la sanction immédiate. La mort est proche. C'est la première fois que je navigue avec la peur au ventre. Je n'ai jamais eu peur avant ce défi et là, ça ne m'est pas arrivé une fois mais 25 fois", a-t-il déclaré à Nuuk, où il a retrouvé son épouse Géraldine et leur fils Tao, né quelques jours avant son départ.
Yvan Bourgnon avait entrepris ce défi pour interpeller sur le réchauffement climatique et observer la pollution des plastiques à la surface de l'océan. Mais il ne devrait pas retenter pareille aventure aussi éprouvante. "Ce défi n'était pas raisonnable, je le reconnais. Tempête, mauvais temps, retard... C'était de la folie", a-t-il indiqué.
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