Virtual Regatta : si vous n'avez pas encore tout compris, Michel Desjoyeaux vous (re)parle stratégie

A voir certains d’entre vous englués dans le Pot-au-Noir ou louvoyer tous azimuts, il semblerait qu’un petit rappel des fondamentaux de Virtual Regatta s’impose. Comme chaque week-end, Michel Desjoyeaux enfile ses habits de professeur et nous aide à construire une stratégie décente pour y voir plus loin que le bout de sa proue, avant d’arriver dans les mers du Sud.

L’outil de prévision des vents : ce n’est pas pour faire joli

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Peut-être vous a-t-il échappé (c’est en partie notre faute, on aurait dû commencer par là). A droite de votre interface Virtual Regatta, vous observez cette petite réglette, avec l’heure, puis +1h , +2h, +3h… 7j en dessous. INDISPENSABLE ! C’est à partir de cet outil que vous devez construire vos stratégies à long terme en observant l’évolution du vent qui vous permettra de prendre les bons wagons. Dans des zones au comportement météorologique relativement stable comme l’Atlantique, avec les deux anticyclones que l’on ne présente plus, Michel Desjoyeaux préconise d’anticiper sur sept jours. Dans les mers du Sud, plus dépressionnaires et donc plus sujettes aux aléas, des réflexions sur deux-trois jours seront plus appropriées.

L’option régulateur d’allure peut s’activer ou se désactiver

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Ça a l’air de rien, mais c’est un conseil qui peut tout changer. Michel Desjoyeaux, contraint à des trajectoires indignes d’un double vainqueur du Vendée Globe pour sa reprise en main du jeu, peut en témoigner. Si vous vous étonnez que les trajectoires qui vous sont proposées prennent parfois des angulations étranges, c’est que votre régulateur d’allure est enclenché. Cet outil, qui permet de maintenir votre bateau à un même angle par rapport au vent, vous empêche en contrepartie de maintenir un cap, et donc parfois de vous tenir à votre stratégie (si vous en avez une, ce que nous espérons après lecture de ce papier). N’hésitez pas à décocher. Ça vous aide à gérer votre trajectoire, si vous avez peu de temps à consacrer au jeu, surtout sans les options proposées.

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Comment construire sa stratégie ?

Vous êtes maintenant dans les conditions idéales pour élaborer votre diabolique stratégie. Il n’y a plus qu’à appliquer les conseils du maître. « Pour commencer, il faut concevoir ses plans à long terme. Regarder l’évolution du vent sur 12h, 24h, 48h et jusqu’à sept jours puis déterminer quel système de vent favorable on veut prendre. Ensuite, sur le court terme, on définit comment on veut aller le plus vite sur cette route générale. » D’accord Michel, mais… comment on fait ? « Il faut faire une sorte de routage manuel. A partir de la simulation de prévision de la trajectoire (en bougeant votre cap, apparait devant votre bateau, votre progression pour les prochaines 24 heures) on voit où on pourrait être dans 24h, et à partir de là on s’adapte aux prévisions des vents. Le but étant de prévoir ses trajectoires pour toujours aller chercher un angle optimal et du vent fort. » Conseil du grand sage Philippe Poupon, devant l’éternel : on peut aller lentement dans la bonne direction, vite au mauvais endroit, il vaut mieux aller bien sur le bon chemin.

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Le conseil de l’expert : l’aile de mouette

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Grâce aux polaires, la capacité de votre bateau virtuel à utiliser le vent, vous êtes censés maîtriser à peu près vos trajectoires. Mais ce tuyau ne pourra pas vous faire de mal quand vous essayerez d’élaborer vos plans à moyen terme (en plus, il n’est pas dénué de poésie). L’aile de mouette correspond à la trajectoire la plus efficace à adopter pour négocier les courbures du vent. « Il faut rentrer dans la courbe vers le centre, puis ressortir de l’autre côté, après un virement ou un empannage (changement de bord par vent arrière). Cela permet de garder l’angle le plus favorable par rapport au vent, le meilleur compromis entre une route plus longue qu’une ligne droite, mais plus rapide. » Tout ça mis bout à bout, vous n’avez plus qu’à foncer ! Et pas forcément par la route la plus directe bien sûr. Et nous finirons par une citation du grand philosophe Sénèque, qui prend tout son sens quand il s’agit de choisir sa route : « Il n’y a pas de vents favorables pour ceux qui ne savent pas où ils vont ! » On se retrouve au large de Madagascar dans sept jours ?

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Alexis Toledano