
Virtual Regatta, J12: comment s’en sort le mec le plus cool de la flotte
Le point course:
Je ne sais plus si je vous ai déjà parlé de François Gabart? Je vais faire court cette fois (s’il voulait un journal de bord, il n’avait qu’à faire sa propre chronique…): il est revenu. Tout rose, comme au premier jour. Peut-être un peu moins chaleureux, proue menaçante. Si je coule dans la nuit, vous pourrez émettre quelques doutes quand la direction de course parlera d’un regrettable et imprévisible incident dû à un ofni.

Sur la piste des étoiles sinon, le classement diminue à mesure que le mercure augmente. 1600e, ça commence à être sérieux (et 32e place pour ce cher amiral Elflouchy. On garde son contact pour une prochaine chronique: "Escroc ou escroc, que vaut vraiment le 650 000e du classement).
Le problème, c’est que cet océan Atlantique, qui ressemblait à un accueillant boulevard, se révèle en fait une sorte de dilemme géant aux ramifications infinies. Ça vous le fait vous aussi? Après s’être fait des nœuds de chaise à la tête pour trancher entre est et ouest, arrive aussitôt un nouveau choix: ouest ou est. Suivi d’un autre choix: est ou ouest. J’ai jamais vu un tout droit aussi tordu. Pas moyen de caler son 130° bâbord pépouse plus de sept heures d’affilée.

Bref, me voilà à hauteur de Brésil, cap au sud et en même temps un peu ouest (ou est, on verra dans deux heures, puis dans quatre heures et six heures et huit heures et dix heures).
Deux informations importantes à vous livrer à ce sujet: n’hésitez pas à faire le détour brésilien si vous n’êtes pas trop à l’est, vous perdrez quelques places au classement mais elles reviendront vite. Et encore plus important: le skipper Alberto Bona, qui navigue à côté de moi, est le sosie de mon chef Pierre, dont le précédent sosie était Olivier Besancenot (comme quoi, rien n’est figé).
Et ce mec cool, alors?
D’abord une petite question. Savez-vous pourquoi il y a douze équipes engagées sur Virtual Regatta avec le nom précis de Saucisson Sailing Team? Ce n’est pas du tout une coïncidence. C’est Séb (le type avec une petite tête devant la carte du jeu qui nous a appris à poser des way points et à changer de cap).
On est plus de 160.000 à avoir vu son tuto pour apprendre à jouer. Un vrai bon tuto sympa, sans ce formalisme désagréable qui fait décrocher. A la fin, il crée une équipe au patronyme saucissonesque. Et comme c’est le mec le plus cool de la flotte et que vous êtes un peu fous, vous avez fait pareil.

Du coup, j’ai appelé monsieur tuto (Sébastien Barat-Vassard, 24 ans, étudiant ingénieur) pour qu’il m’explique sa 51.570e place qui la fout mal pour un monsieur tuto. L’accident bête: il faisait une de ses excellentes vidéos sur le Vendée Globe et il a mal programmé son cap (Alex Thomson, si vous nous lisez, ne faites pas pareil chez vous). Cool, mais distrait. Mono de voile à ses heures, avec une chaîne Youtube pour partager sa passion et la faire découvrir à qui veut l’entendre. Sa chaîne comptait un petit millier d’abonnés, il a fait un tuto dans son coin, l’a envoyé à Voile et Voilier, partenaire de Virtual Regatta, et l’histoire était en marche: 160.000 vues, contre 2.000 sur la vidéo précédente.
Son bateau s’appelle comme sa chaîne, Lestoposdunboc. Si vous êtes alentours, son cap est une valeur sûre, même s’il navigue sans routeur, et qu’il lui arrive de faire du contre-sens quand il est occupé. De toutes façons, il a promis de payer l'apéro si on finit devant lui. Saucisson pour tous, et cap au sud-ou-à-l'ouest-ou-à-l'est les amis!
Les épisodes précédents :
- Episode 1: "François Gabart n'arrête pas de me suivre alors que je ne sais pas naviguer"
- Episode 2 : "Franchement, ils auraient pu mettre un panneau"
- Episode 3 : "Génies ou escrocs, que valent les trois premiers du classement"
Pour faire vivre cette chronique
Cette chronique vous parlera de la course virtuelle sous différents angles au fil des jours. Parfois techniques, parfois anecdotiques, parfois isobariques, parfois identiques. Si vous voulez partager des témoignages, vous pouvez contacter le bateau Paprika3000 via le chat Virtual Regatta. (Merci encore pour vos très nombreux messages, même s'ils finissent tous par "bon vent")