
Vendée Globe: les retrouvailles géniales entre Escoffier et Le Cam sur BFMTV
Kevin Escoffier et Jean Le Cam se sont retrouvés ce lundi matin... sur BFMTV, un peu plus d'une semaine après leur séparation en plein océan Indien. Ce lundi, ils étaient séparés de plusieurs milliers de kilomètres, après avoir partagé cinq jours à deux dans la promiscuité d'un Imoca. Il y a deux semaines, Escoffier lançait en effet un appel à l'aide après le naufrage de son bateau PRB au large du Cap de Bonne Espérance. Le Cam, son plus proche poursuivant, l'avait récupéré au terme d'un sauvetage dantesque.
100 bouteilles de champagne pour les matins du Nivôse
Les deux marins avaient ensuite passé les cinq jours suivants ensemble à bord de Yes We Cam! avant qu'Escoffier ne soit récupéré par le Nivôse, une frégate de la marine nationale. Les cent martins du vaisseau ont d'ailleurs chacun reçu une bouteille de champagne de la part du président de PRB. Escoffier, lui, fêtera les fêtes avec sa famille. Il a retrouvé la terre ferme à la Réunion, quelques jours plus tard, avant de rejoindre la Métropole, dimanche à bord d'un avion.
Invité sur le plateau de la Première Edition sur BFMTV, le Malouin est revenu sur la fin de ces péripéties. "Ça va bien, j'ai retrouvé ma famille hier (dimanche, ndlr) matin, ça fait du bien, savoure-t-il. C'est souvent plus difficile pour ceux qui sont à terre que pour moi." Il confie avoir récupéré un téléphone seulement dimanche et que celui-ci ne s'arrête plus de "vibrer". Signe de l'engouement incroyable suscité par son histoire et celle partagée avec l'inénarrable Jean Le Cam... également présent en plateau en duplex depuis son bateau.
Le Cam en très grande forme!
Le Breton a d'ailleurs bien amusé son monde en écoutant très attentivement Escoffier raconter la vie à bord et imaginant ce dernier critiquer l'accueil de son hôte. "Des fois qu'il dise: 'c'est un sale con ce Jean Le Cam, j'ai passé une semaine avec lui, c'était l'horreur, il me donnait tout ce qu'il ne voulait pas à manger, imagine-t-il. C'était vraiment infernal. Quand j'ai plongé à l'eau, j'ai senti que c'était eux (les marins du Nivôse) mes vrais sauveurs'."
"Il a tout bouffé, il a bouffé mes ris de veau, a-t-il embrayé. Incroyable. Sa femme doit avoir du mal avec lui." Une tirade qui a amusé Escoffier, étonné par la fraîcheur de Le Cam. "T'es en forme, t'as bien dormi, non?", lui a-t-il lancé. "J'ai fait mes réglages, je me suis dit: 'comme la perfection n'existe pas, vas te coucher'."
Interrogé sur la vie à bord, Escoffier confie s'être bien amusé avec Le Cam, son "voisin de ponton à Port-la-Forêt". "On a bien rigolé, il a eu très chaud lors de l'attaque des poissons volants des mers du Sud, sourit-il. Ça m'a vraiment fait plaisir parce que Jean a beaucoup d'expérience. Il a perdu trois bateaux dans sa carrière et ça me rassure. Quand je suis arrivé, je me suis dit que des gens allaient me reprocher d'avoir perdu le mien. Il m'a dit: 'n'écoute pas les gens, j'ai perdu trois bateaux, t'en auras d'autres mais tu vivras aussi de bons moments'."
Du naufrage, il conserve le regret de ne pas avoir "pris de photo" de son bateau. "C'était surréaliste, dingue de plier le bateau en deux, confie-t-il. Un quart d'heure après que je sois arrivé sur le radeau, je voyais encore l'étrave qui pointait vers le ciel. Après il faut rester calme, il n'y a pas grand-chose à faire. Je m'étais que je partais pour 24 heures sur le radeau, j'ai de l'eau, à manger."
Le Cam ne savait pas qu'il était quatrième
Jean Le Cam, lui, est reparti seul en course et pointe à la quatrième place. Un peu à sa grande surprise. "Je ne savais pas que j'étais quatrième, s'étonne-t-il. Tant mieux, ça veut dire que mon sommeil est très réparateur. Mon vieux bateau a un certain âge comme son capitaine mais on forme une bonne équipe tous les deux."
Derrière l'humour du doyen des participants au Vendée Globe, Escoffier rappelle le grand technicien qu'est Jean Le Cam. Il a pu s'en rendre compte à bord de Yes We Cam! "Ce qu'il ne dit pas, c'est qu'il a passé tout l'hiver à bricoler le bateau, à le modifier, à l'alléger. Il était toujours là avant moi à Port-le-Forêt. Il avait les mains dans le bateau. J'ai regardé l'intérieur et c'est très bien modifié."
Un bel hommage au "Roi Jean" qui a finalement quitté l'antenne tout en naturel. "Je vous abandonne, a-t-il lâché. Je vous dis bonne journée et salut à tous!"