
Vendée Globe: les premiers mots d'Escoffier après son sauvetage épique
Kevin Escoffier se souviendra toujours de sa première participation au Vendée Globe. Victime d'une avarie à bord de son bateau (PRB), le Malouin de 40 ans a déclenché sa balise de détresse ce lundi avant de passer 11 heures sur son radeau de survie en attendant les secours.
Sain et sauf malgré le naufrage de son navire, le rescapé a rapidement débriefé ce sauvetage lors d'un échange en visio avec les organisateurs et ses partenaires.
Escoffier: "Jean, je suis désolé de te niqu** ton truc"
Victime d'une pareille mésaventure lors de l'édition 2008-2009, Jean Le Cam s'est porté à son secours et est parvenu à récupérer Kevin Escoffier en plein nuit. Un joli clin d'oeil pour le skipper du navire Yes We Cam (lui-même sauvé par le PRB de Vincent Riou en janvier 2009). De quoi donner lieu à un joli moment de complicité entre les deux hommes une fois au sec.
"On a bien bossé avec Jean, on a bien bossé tous les deux. Je suis content, a lancé Kevin Escoffier avant d’être coupé par une plaisanterie de Jean Le Cam et quelques rires du duo de navigateurs. Je disais à Jean en arrivant: «Put*** je suis désolé, je suis désolé car tu fais une course de barjot et je suis désolé de te niqu** ton truc.» Et là il me répond que la dernière fois c’était l’inverse, c’était PRB qui l’avait récupéré. Jean-Jacques (Jean-Jacques Laurent, patron de PRB, qui participait également à cet échange, ndlr) je suis désolé pour le bateau."
Emu aux larmes, Kevin Escoffier est ensuite revenu sur sa vaine tentative pour sauver les meubles et empêcher son navire de couler.
"Je n’ai pas de regrets, put***. J’ai renforcé le bateau avec tout ce que j’ai pu. J'ai zéro regret, j'ai mis 200 kilos de carbone dans le bateau, j'ai tout renforcé de partout."
Un naufrage digne d'un film
Toujours dangereuse, la mer ne laisse aucun répit aux marins du Vendée Globe. Mais, même dans la difficulté, la célèbre épreuve peut offrir des moments épiques. Et ce fut le cas cette fois-ci pour Escoffier.
"Vous voyez les films sur les naufrages, c'était pareil mais en pire. En quatre secondes, le bateau a planté, l'étrave s'est repliée à 90°. J'ai mis la tête dans le cockpit et il y a eu une vague. J'ai eu le temps d'envoyer un texto, la vague a déréglé tout l'électronique. C'est un truc de barjot. Plier un bateau en deux! J'en ai fait mais celle-ci..."
Et Escoffier de conclure tout tranquillement: "On se tient au courant."