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Thomas Coville: "J'ai un corps fatigué, je suis usé"

Après avoir signé le record du tour du monde à la voile en solitaire en 49 jours ce dimanche, Thomas Coville a exprimé son bonheur sur BFM TV ce lundi à son arrivée dans le port de Brest.

Vous avez passé la nuit avec votre équipe, dans quel état d’esprit êtes-vous au moment de fêter ce record ?

C’est la sensation d’avoir lâché prise. Sur un trimaran comme celui-là, il y a de la tension nerveuse avec le bruit, la vitesse, le stress. Je savoure déjà d’avoir dormi plus de trois heures d’affilée. C’est un luxe incroyable. C’est une sensation très profonde. C’est d’avoir réalisé quelque chose qui est en moi depuis des années et qui s’est délivré d’un seul coup.

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Vous avez déjà une voix parfaitement reposée…

Le mental, le physique font qu’on récupère vite. Mais il me faudra du temps. J’ai un corps fatigué. Je suis usé. Mais quand on a tenté ça autant de fois, on surfe sur le bonheur d’avoir réussi. L’adrénaline fait le reste. J’ai cette joie en moi et cette envie de la partager avec ceux qui y ont cru. Ce que je voudrais partager avec vous, c’est le cheminement pour y arriver et le fait de ne jamais avoir lâché.

Avez-vous cessé d’y croire à un moment ?

J’ai eu un moment, où j’ai eu une infection au genou droit qui est partie en infection généralisée. J’ai été traité avec des antibiotiques. On a envisagé de me dérouter sur l’Australie parce que c’était chirurgical après. J’étais touché dans mon corps. J’ai douté sur le fait que ça allait bien finir. Sinon techniquement, non, je n’ai pas douté.

Vous rendez-vous compte que vous rentrez dans le monde des très grands marins ?

Très honnêtement pas du tout. Sur Sodebo, j’étais dans le quotidien, dans l’instant, dans une bulle. Je ne voulais pas devenir quelqu’un d’autre. J’avais juste envie d’aller chercher une barre, comme Renaud Lavillenie. Quand vous êtes athlète, vous cherchez une performance qui signe votre singularité, ce que vous êtes vraiment à l’instant T.

la rédaction