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The Transat : Peyron en hommage à Tabarly

Loïck Peyron

Loïck Peyron - AFP

Vingt-cinq navigateurs vont s’élancer de Plymouth (Angleterre) ce lundi pour rejoindre New York en solitaire, sur monocoques et multicoques. Parmi eux, un deux-mâts mythique : la coque noire de « Pen Duick II », le bateau d’Eric Tabarly. A la barre, Loïk Peyron, pour un hommage au premier vainqueur français de cette course disparu en mer il y a 18 ans.

Loïck Peyron va remonter le temps à partir de ce lundi, au large de Plymouth. En 1960, la mer appartient alors aux Anglais. Lors de première édition de la Transat anglaise, quatre Britanniques arrivent aux quatre premières places à New York après avoir traversé l’Atlantique en solitaire en plus de 40 jours. Logique, tant les Anglais dominent toutes les courses à la voile. Mais lors de l'édition suivante, en 1964, un Français va les détrôner sur leur terrain. Éric Tabarly, 32 ans, s'impose à Newport en seulement 27 jours, sans savoir qu'il est premier puisqu'il n'a jamais utilisé sa radio.

Avec cette victoire retentissante, la France découvre la voile et un nouveau visage, celui du Nantais Eric Tabarly. Une révolution. « Les Français ont réalisé que la mer pouvait être à leur portée, se souvient Gérard Petipas, équipier d’Eric Tabarly sur de nombreuses courses. La plaisance a vraiment commencé à ce moment-là, ça a été le début des écoles de voiles, de la navigation de plaisance. » Une renaissance de la voile française qui a marqué Loïck Peyron. « Il s’est passé quelque chose en France, à ce moment-là, quand un petit gars inconnu a gagné en solitaire. »

Trois fois vainqueur de cette course, "The Transat", connue également sous le nom de Transat anglaise ou Ostar, Loïck Peyron a décidé de repartir sur cette traversée mythique qui renaît après huit ans d'absence. L'objectif est simple, traverser l'Atlantique en solitaire dans le sillage de Tabarly et sur son bateau, le Pen Duick. « L’Oiseau à tête noire », en breton. Ce ketch noir, le deux-mâts de la victoire de Tabarly en 1964, a été entièrement restauré en 1994 par l'école nationale de voile et des sports nautiques.

Peyron adoubée par la veuve de Tabarly

Il repartira donc pour une nouvelle traversée, mené cette fois par Loïck Peyron. Un hommage qui ravit Jacqueline Tabarly, la veuve du navigateur. « Je pense que je n’aurais pas aimé que n’importe qui prenne ce bateau… », explique-t-elle, tandis que Loïck Peyron est touché par cette reconnaissance : « Je me sens dans une filiation directe. Sans lui, on n'en serait pas là… »

Mais pas question de se complaire dans la nostalgie. « Le passé, ce n’est pas passéiste, se défend Loïck Peyron. Au contraire, ça fait partie des chemins incroyables grâce auxquels on arrive à voir où on va. » Il espère rejoindre les Etats-Unis en 27 jours environ, même s’il naviguera hors course. Pour Peyron, c'est le début d'un diptyque baptisé "sailing legend". Il effectuera la prochaine Route du Rhum à bord d'un sister-ship de l'Olympus, le trimaran de Mike Birch, qui avait remporté l'épreuve en 1978.

CM avec PYL