Route du Rhum : Gabart, le Mozart de la voile, a encore frappé

Un an après avoir remporté le Vendée Globe, François Gabart s’est adjugé la Route du Rhum dans la catégorie IMOCA ce vendredi. Un doublé qui confirme tout le talent du skipper de Macif, qui ambitionne déjà de refaire le Rhum… en multicoques.

Avec lui, tout semble facile. Fluide. Logique. Jusqu’à cet automne, François Gabart n’avait jamais pris le départ de la Route du Rhum. Le natif de Saint-Michel d’Entraygues était donc novice en la matière lors de cette cuvée 2014. Cela ne l’a pas empêché de remporter, ce vendredi, la 10e édition de l’épreuve. Et avec la manière, qui plus est. François Gabart ne s’est pas contenté de dominer la catégorie IMOCA (monocoques de 18,28 mètres, dont il a été sacré champion du monde l’année dernière). Celui qui n’a jamais quitté la mène après avoir franchi en premier la première marque, au Cap Fréhel, a également effacé des tablettes, le précédent record établi par Roland Jourdain en 2006 en arrivant à Pointe-à-Pitre en 12 jours, 4 heures, 38 minutes et 55 secondes. Soit 7 heures, 20 minutes et 3 secondes de mieux.

« Je sens bien ce bateau. S'il y a une algue ou une voile à matosser, je le sais tout de suite », a confié le skipper pour tenter d’expliquer sa domination impressionnante sur la course. Une domination qui lui a permis, ce vendredi, de graver un peu plus son nom au livre d’or de la voile. En Guadeloupe, le Français est également devenu le deuxième marin, après Michel Desjoyeaux (2002), à réaliser le doublé Vendée Globe-Route du Rhum. « Il y a quatre ans, j'étais là et je montais un projet IMOCA. Et aujourd'hui je suis ici… » a rappelé Gabart, qui a tout de suite « démonté » sa rumeur d’invincible sur l’eau.

Et maintenant, le rhum en multicoques

« Ce n’est pas parce que l’on gagne que c’est facile, a assuré l’intéressé. Des problèmes techniques, j’en ai eu pas mal. Traverser l'Atlantique sur un bateau de 18 mètres à fond la caisse sans avoir de problèmes, c'est impossible. La nuit, j'ai eu des black-out électroniques. La première nuit a été compliquée. Je n'ai pas de spi depuis les Açores. Cela aurait pu me couter cher. » Cela n’a pas été le cas pour Gabart, vainqueur modeste. « J'ai sans doute eu un peu plus de chance que Jérémie (Beyou, sur Maitre Coq, ndlr) et j'étais peut-être plus en forme. Il a enchaîné La Solitaire et le Rhum. L'intensité est plus élevée que sur le Vendée. Je suis incapable de tenir ce rythme pendant 78 jours. Je suis fracassé. » Pas suffisamment encore pour ne pas se projeter vers le futur. Et le prochain Rhum pour lequel il a d’ores et déjà annoncé la couleur. « Je serais au départ de la prochaine Route du Rhum en multicoques. »

A.D