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Les foils, Gabart, la France qui gagne… : ce qu’il faut savoir sur la Transat Jacques-Vabre

Jérémie Beyou

Jérémie Beyou - AFP

La 12e édition de la Transat Jacques-Vabre part ce dimanche (13h30) du Havre en direction du Brésil (Itajai). Evénement de l’année dans la voile, la course en double va servir de répétition générale au Vendée Globe de l’an prochain. Avec une évolution technologique au cœur du suspense dans la classe Imoca. RMC Sport vous propose les cinq choses à savoir sur cette Transat mythique.

La Jacques-Vabre, événement de l’année

Les années paires, c’est la Route du Rhum ou le Vendée Globe (chacune tous les quatre ans). Et les années impaires, c’est la Transat Jacques-Vabre, qui revient elle tous les deux ans. La voile présente un seul grand événement par an. L’unique occasion de retrouver les stars de la discipline et d’admirer les dernières prouesses technologiques des géants des mers. Au programme de la 12e édition de la Jacques-Vabre ? 5 400 milles (environ 10 000 kilomètres) entre Le Havre et Itajai, au Brésil, pour 42 duos répartis en quatre classes : quatre maxi-multicoques en « Ultime » (entre 23 et 31 mètres), vingt monocoques Imoca (60 pieds ou 18,28 m), quatre trimarans Multi50 (15,24 m) et quatorze monocoques Class40 (12,19 m). Des couples qui vont tenter de dompter les options tactiques et les avaries météorologiques pour s’imposer.

Répétition générale avant le Vendée

C’est chaque fois la même histoire. L’année qui précède le Vendée Globe, la Transat Jacques-Vabre mêle le prestige de son épreuve à un côté grande répétition générale avant la course en solitaire autour du monde, souvent surnommée les « JO » de la voile. A un an du départ des Sables-d’Olonne, le 6 novembre 2016, tous les yeux seront donc tournés vers les monocoques Imoca. Qui brillera dans ce banc d’essai grandeur nature et prendra rendez-vous pour le Vendée ? Les bateaux « neufs » et leurs foils qui font tant parler auront-ils une longueur d’avance sur les « anciens » ? Réponse au Brésil.

Les foils, arme fatale des Imoca ?

Cinq lettres qui cristallisent le débat. Foils. Remplaçant les dérives droites, ces appendices en forme de moustache situés de chaque côté de la carène permettent de soulager les coques à certaines allures et de « survoler » l’eau. La nouvelle arme fatale de la classe Imoca ? La Jacques-Vabre devrait apporter une partie de la réponse. Un laboratoire d’expérience pour savoir si ces foils seront ou non un choix payant en vue du Vendée Globe. Très intéressants à certaines allures, les foils le sont beaucoup moins à d’autres. Les conditions météo pourraient donc bien avantager les bateaux de l’ancienne génération, qui pourront eux-mêmes installer des foils à partir de janvier prochain si la Transat leur en fait ressentir le besoin. Dans cette Jacques-Vabre, ils seront cinq duos à naviguer avec ces foils qui intriguent tant.

Gabart en mode « Ultime »

François Gabart se lance dans un nouveau défi dans cette Transat : la catégorie « Ultime ». Mis à l’eau le 18 août dernier, son trimaran de 30 mètres de long et 21 de large (Macif) a déjà atteint la vitesse de 36 nœuds et affiche un potentiel énorme. Associé à Pascal Bidégorry, le vainqueur du dernier Vendée Globe va défier les trois autres maxi-multicoques, dont celui du duo favori Thomas Coville-Jean Luc Nélias. « La priorité sera de découvrir le bateau, de le fiabiliser, d’emmagasiner de l’expérience et de terminer la course, lance Gabart. L’objectif n’est pas de gagner mais de mettre au point le trimaran. Mais même en phase de découverte, nous pourrons être performants. Nous savons que nous avons entre les mains un bateau rapide et nous n’avons pas l’intention de ralentir. »

La Transat terminée, Gabart pourra alors se tourner vers le véritable objectif de son trimaran géant : les records en solitaire. Il pourrait s’attaquer à la Route de la découverte et aux traversées de l’Atlantique et de la Méditerranée en 2016. Puis au tour du monde en 2017, avant la Route du Rhum en 2018. Pour cette catégorie « Ultime », la Transat servira également de phase de développement avec à l’horizon une possible course autour du monde en 2019.

La France qui brille, ça se passe sur la Transat

En ce week-end de demi-finales de Coupe du monde de rugby, auxquelles les membres du XV de France assistent depuis leur canapé, un petit coup de cocorico sportif ne fait pas de mal. Cela tombe bien, ce dimanche, c’est le départ de la Jacques-Vabre, épreuve mythique d’une discipline dans laquelle les Français sont, cette fois, les champions du monde (Vous avez dit : et la Coupe de l’America ? Bon, d’accord…). La preuve avec la liste des favoris. En « Ultime », Thomas Coville aura une revanche à prendre sur la Route du Rhum (abandon la première nuit après une collision avec un cargo) et sera l’homme à battre sur Sodebo Ultim (31 m) avec son partenaire Jean-Luc Nélias.

Ils devront tout de même faire attention à François Gabart et Pascal Bidégorry sur leur massif Macif. Même dans un bateau neuf, le duo a assez de talent pour faire parler sa science de la navigation. Lionel Lemonchois et Roland Jourdain seront en embuscade sur Prince De Bretagne. Du côté des Imoca, s’il s’avère compliqué de mettre un duo en avant en raison des différentes évolutions technologiques, différents favoris sortent du lot : les duos Armel Le Cléac’h-Erwan Tabarly (Banque Populaire VIII) et Sébastien Josse-Charles Caudrelier (Edmond De Rothschild) chez les bateaux « neufs », les doublettes Vincent Riou-Sébastien Col (PRB), Jérémie Beyou-Philippe Legros (Maître CoQ) ou Yann Elies-Charles Dalin (Queguiner-Leucémie Espoir) chez les bateaux « anciens ». Sans oublier un certain Michel Desjoyeaux (associé à Paul Meilhat sur SMA) ou encore Jean-Pierre Dick (avec Fabien Delahaye sur StMichel-Virbac). Suspense garanti.

la rédaction avec C.G. et P.-Y.L.