
Coupe de l’America - Desjoyeaux : « On est ambitieux »

Michel Desjoyeaux - AFP
Michel Desjoyeaux, comment se construit le budget de Groupama Team France pour la Coupe de l’America 2017 aux Bermudes ?
Groupama en apporte aujourd’hui une bonne partie. On espère qu’avec cet engagement, d’autres vont nous rejoindre. Il y a un ticket minimum. On y est. Mais plus on aura de moyens, plus on pourra les mettre au service de la performance.
La France peut-t-elle gagner ?
Si on n’y croyait pas, on n’irait pas. On est ambitieux. On n’a pas beaucoup de temps. Mais le nouveau format, la diminution de la taille du bateau et tout un tas de contraintes nous permettent de gagner beaucoup de temps et d’être compétitifs. Il va falloir qu’on soit très forts et qu’on travaille beaucoup. On est motivés pour ça.
Est-ce une bonne chose d’avoir réduit la taille des bateaux ?
On perd un peu la magnificence des grands bateaux. Mais le changement de format nous aide énormément à pouvoir y aller. Et avec des ambitions. La dimension est moindre. Ça va être un bateau de 15m, avec une aile de 25m. A San Francisco (lors de la dernière édition en 2013, ndlr), c'était des 72 pieds. Donc c’était des grosses machines. Il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas si longtemps, ce sont les avocats et pas les marins qui ont gagné beaucoup d’argent quand il y a eu une bagarre entre les Américains et les Suisses. Il faut réalimenter tout ce système. Il y a à nouveau cinq challengers en lice, on parle aussi d’un projet chinois. Il faut relancer toute cette machine. C’est aussi ce qui nous intéresse avec Groupama Team France. On veut s’inscrire dans la durée. Peut-être qu’on va être performant dès notre première participation, on le souhaite. Et si on ne l’est pas, on va garder ces acquis pour le ou les coups d’après.
Quel sera votre rôle durant la compétition. Est-ce Franck Cammas qui va naviguer ?
Franck est un des meilleurs marins et continue de naviguer énormément. Il passe plus de 250 jours par an sur l’eau, sur différents supports. Il a gagné la petite Coupe de l’America sur des bateaux similaires, mais un peu plus petits. Il fait ça très bien, on va le laisser. Moi, je vais retourner à mes premiers amours, c’est-à-dire la technologie. De toute façon, on ne peut pas tous être sur le bateau. J’espère qu’il m’invitera de temps en temps ! (sourire)