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Abandonné par MACIF, François Gabart est ouvert à tout projet pour retrouver la mer

Une fin de collaboration abrupte mais pas liée à la crise du Covid.

Coup de tonnerre dans le milieu de la course au large. Ce mercredi, MACIF a annoncé la fin de sa collaboration avec François Gabart évoquant "la fin d’une belle histoire qui doit rester belle". L’armateur promet de se redéployer via sa marque APIVIA qui sera le sponsor de Charlie Dalin pour le prochain Vendée Globe. Mais c’est surtout le vainqueur du Vendée Globe en 2013 qui en paie les pots cassés alors qu’un nouveau trimaran est en cours de construction et doit être mis à l’eau en juin 2021. "Cela reste un moment très difficile, on a vécu des moments assez extraordinaires avec la MACIF sur plusieurs bateaux ces dernières années. On est en train de construire un bateau pour lequel j’aurais rêvé de pouvoir continuer à naviguer avec MACIF, il en sera autrement", déplore le marin qui venait tout juste de recevoir la coque de son futur bateau à Concarneau où il est assemblé et dont il est "hors de question qu’il reste à terre".

Un désengagement "pas lié à la crise du COVID"

Selon nos informations, François Gabart a appris la nouvelle il y a seulement une semaine. Une décision qui pourrait être la conséquence du contexte économique actuel. Ce que réfute Fred Vianas, directeur stratégie et performance du groupe MACIF. "Non ce n’est pas lié à la crise COVID. On avait des échanges avec François avant la crise, nous avions une échéance". Quoiqu’il en soit, c’est un coup de massue pour François Gabart et pour le milieu de la voile: "C’est évidemment difficile en tant que chef d’entreprise de faire face à la situation dans laquelle on est. Il y a forcément un changement qui arrive de manière assez brutale. Il va falloir que l’on se réorganise très rapidement pour sécuriser la construction de ce nouveau bateau. On avait un contrat qui devait partir dans quelques semaines et qui ne partira pas. C’est probablement l’un des moments les plus difficiles que j’ai à vivre en tant que chef d’entreprise (ndlr: MerConcept a été fondée en 2006 par François Gabart). Les tempêtes des mers du Sud à côté de ce que l’on va avoir à vivre dans les prochains jours… je préfère être dans le Sud plutôt que de vivre ça car je sais que c’est loin d’être simple. Mais on a tous les ingrédients pour passer cette crise et rebondir."

Gabart ouvert à toute opportunité

En tant que dirigeant de MerConcept, François Gabart va certainement devoir prendre des décisions difficiles pour ses effectifs dans les prochaines semaines. Semblant désabusé par le retrait de MACIF, le navigateur est ouvert à toutes les propositions: annonceurs, entreprises, sponsors en tout genre, navigation, accompagnement d’un équipage... Quitte à réinventer son modèle: "Malgré le contexte, on essayait d’avoir un peu d’humour ces derniers jours et on se disait que l’on va essayer de faire le bateau le plus rapide du monde. On ne sait pas si on va mettre un digicode à l’entrée, ou le rendre trop complexe pour qu’il n’y ait que moi qui puisse naviguer dessus. On va tout faire pour convaincre un annonceur, un sponsor, un mécène, un armateur, quelque part peu importe, pourvu que ce bateau continue à briller". Pour les entreprises intéressées, le prix de vente du bateau de François Gabart devrait être fixé aux alentours de 5 millions d’euros (au lieu de 6,7 millions d’euros, le prix du bateau en construction n’a pas filtré). Une enveloppe qui peut être abordable pour nombre d’acteurs selon le marin: "les budgets de la course au large aujourd’hui sont quand même conséquents mais par rapport à d’autres sports, ils sont, je ne vais pas dire ridicules, mais on n’est pas positionnés parmi les sports les plus coûteux avec des salaires presque mensuels de stars dans d’autres disciplines. Aujourd’hui il y a beaucoup d’entreprises qui peuvent le faire".

Avec le retrait de Macif de la catégorie Ultim, ces monstres volants apparus il y a quelques années, c’est toute la classe qui doit aujourd’hui se poser des questions sur son avenir. Pour Armel Le Cléac’h, qui attend lui aussi la sortie de chantier de son nouveau Banque Populaire, et sur l’eau Thomas Coville (Sodebo) et le duo Cammas- Caudrelier (Gitana) l’avenir des courses sur ces gros trimarans semble un peu plus sombre.

AR et PYL