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Mauresmo : « Un manque d’envie »

Clap de fin pour l'ancienne numéro 1 mondiale.

Clap de fin pour l'ancienne numéro 1 mondiale. - -

Après avoir annoncé sa retraite, Amélie Mauresmo s’est expliquée sur les raisons qui l’ont poussée à prendre cette décision. L’ancienne numéro 1 mondiale revient notamment sur un manque de motivation.

Amélie Mauresmo, comment avez-vous pris la décision d’arrêter ?
J’ai décidé seule. Maintenant, au niveau de la présence, les proches ont toujours été là. Mais c’est une décision tellement personnelle, qui dépend de la flamme et de la passion que je peux avoir ou pas. Ils ont été supers. Ils m’ont laissée, ils ne m’ont pas pressée de questions. Ils ont respecté ce moment. Ils savent que c’est un pas important dans ma vie et que c’était une grosse décision à prendre.

Qu’est ce qui a fait pencher la balance ?
C’est un manque d’envie qui me fait penser que je suis certainement arrivée au bout de cette route merveilleuse de joueuse de tennis. A aucun moment de ma réflexion, je n’ai eu envie d’aller faire du tennis. Ça s’est imposé à moi. J’ai laissé cette évidence s’imposer à moi tranquillement.

Ressentez-vous du soulagement ?
Il y a eu une forme de soulagement le jour où j’ai décidé. Aujourd’hui, on est plus dans le stress, dans l’émotion.

Comment avez-vous vécu ces derniers mois ?
De la lutte, des doutes, de la peur. Je me suis demandé ce que j’allais faire après, si je n’allais pas regretter, si je ne devais pas continuer un peu. Au final, je prends la bonne décision.

« Je ne pense pas être entraîneur »

Quelle est le plus beau souvenir de votre carrière ?
La victoire à Wimbledon restera gravée dans ma mémoire comme le summum de ma carrière. Je pense aussi à la Fed Cup, une aventure de groupe dans un sport individuel. Et toutes mes victoires, je pense notamment au GDF Suez avec un accueil du public hallucinant. Il y a aussi la médaille d’argent au Jeux (ndlr : en 2004 à Athènes) qui m’a surprise par son intensité. La place de numéro 1 est aussi une grande fierté.

Le manque de résultats à Roland-Garros est-t-il un regret ?
Ce n’est pas un regret. Je suis en accord avec moi-même par rapport à tout ce que j’ai mis en place pour y arriver. C’est vrai que le public français reste un peu là-dessus. Mais je lui dis de ne pas rester là-dessus. Il y a tellement eu de moments incroyables et un palmarès tellement rempli que ça serait dommage.

Que voulez-vous que les gens retiennent de vous ?
D’abord un palmarès. Je me la « joue » un peu, mais peut-être le plus beau palmarès du tennis français depuis les Mousquetaires et autre Suzanne Lenglen. Ensuite ma personnalité : une certaine honnêteté, un respect des valeurs, une persévérance, une rigueur dans le travail.

Quelle sera votre nouvelle vie ?
Je vais prendre le temps. J’ai quelques idées en tête, mais je ne vais pas développer, parce qu’il n’y a rien de précis. Je ne pense pas être entraîneur, mais pourquoi pas donner des coups de main.

La rédaction - Eric Salliot