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Fed Cup: les Bleues ont crevé l'abcès avec Caroline Garcia

A l’initiative du capitaine Julien Benneteau, les joueuses de l’équipe de France de Fed Cup ont toutes œuvré dans le sens d’un retour de Caroline Garcia pour le début de la campagne 2019 à Liège, en Belgique. Plongez dans les coulisses de ce come-back que l'on n'attendait plus avec le récit des principaux protagonistes.

C’est l’histoire d’un retour. Gagnant ou pas, seul l’avenir le dira. Dès samedi, pour le début des simples de Fed Cup à Liège, Julien Benneteau saura. Le capitaine de l’équipe de France sera fixé sur le pari qu’il a tenté en intégrant Caroline Garcia à cette équipe, puis en l’alignant au détriment de son ancienne partenaire de double, Kristina Mladenovic, laquelle était devenue le principal atout des Bleues. Deux choix forts en l’espace de dix jours, Benneteau est bien le patron. Le nouvel homme fort de cette équipe, pour sa première expérience avec ce type de responsabilités, a su imposer ses décisions et sa vision des choses.

"Courageux de sa part"

"Je n’ai pas du tout été influente là-dessus, c’est Julien qui a tout fait comme un grand pour aller chercher notre numéro un, a glissé Alizé Cornet avec le sourire, vendredi. Et franchement, c’est sacrément courageux de sa part parce que c’était sa propre décision." Le capitaine Benneteau a mûri sa réflexion. Puis il a procédé par étape. Profitant de l’annonce de sa candidature au poste de capitaine, le toute jeune retraité du circuit ATP a glissé le mot aux joueuses de l’équipe avant de s’entretenir avec le clan Garcia. Un travail de longue haleine. Tout s’est accéléré au début de l’année.

Agir en son âme et conscience

"J’ai échangé avec elle et son père (qui est aussi son entraîneur, ndlr) après les matches mais de manière informelle, a expliqué Julien Benneteau. Ensuite, j’ai agi en mon âme et conscience, en fonction de ce qui me paraissait le mieux pour l’équipe de France. Et c’était de la sélectionner. Je l’ai avertie de cela. Il y a eu quelques discussions entre le moment où je lui ai annoncé, où je l’ai annoncé en conférence de presse et où, enfin, on avait la garantie de son retour. Il s’est passé deux ou trois jours. Il y avait des détails à régler. Des choses qui étaient de mon ressort, d’autres qui n’étaient pas de mon ressort."

"Je sentais que c'était le bon timing"

Le dernier mot revenait à la principale intéressée. En difficulté depuis le début de l’année, avec une défaite en 16es de finale de l’Open d’Australie, Caroline Garcia a jugé le moment opportun. "Son discours (celui de Benneteau) m’a plu, ses valeurs, l’envie de se tourner vers l’avenir et de faire gagner la France, a reconnu la n°1 française. Au fond de moi, j’avais envie de revenir. C’était surtout ça, le plus important. Je sentais que c’était le bon timing, le bon feeling. Si j’ai pris cette décision, c’est que j’ai senti que ça allait m’apporter quelque chose de positif. Je suis fière et heureuse d’être revenue en équipe de France."

"Ce besoin de crever l'abcès"

"En toute honnêteté, je pense que le premier contact sera un peu froid et très différent de ce qu’il était quand on s’est quitté en 2016", se méfiait pourtant Caroline Garcia. L’appréhension a finalement disparu aussi vite qu’elle était apparue. "On a mis les choses à plat au cours d’une petite réunion de trente minutes mardi soir, a confié la Française. Il (Benneteau) a parlé de valeurs importantes à mes yeux, en étant professionnel, en se concentrant uniquement sur le tennis et sur le jeu."

"Ce n’est pas fluide, forcément, parce que ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vues, a raconté Pauline Parmentier, très affectée par ce que le groupe a vécu ces deux dernières années. Il y a des choses que tout le monde avait un peu sur le coeur, il y avait ce besoin de crever l’abcès, aussi. Mais l’ambiance s’est réchauffée très vite. On a toutes grandi par rapport à ça, on a envie que les choses s’arrangent." Et l'ambition intacte sinon renforcée de placer de nouveau l'équipe de France tout en haut de l'affiche.

QM avec ES