
Wimbledon : Serena Slam, épisode II

Serena Williams - AFP
C’est une Serena Williams nouvelle génération, une « Serena Slam 2.0 ». Patronne incontestée du circuit féminin, dont elle occupe la première place mondiale sans interruption depuis février 2013, l’Américaine en a encore fait la démonstration ce samedi en venant à bout de la prometteuse Espagnole Garbine Muguruza (6-4, 6-4). A 33 ans, la cadette des sœurs Williams se fait ainsi couronner pour la sixième fois de sa carrière au All England Club, mais s’offre surtout son quatrième titre du Grand Chelem consécutif. Pour la deuxième fois de sa carrière, la numéro 1 mondiale est détentrice de tous les Majeurs, ce qu’elle avait déjà réalisé entre Roland-Garros 2002 et l’Open d’Australie 2003.
C’était il y a douze ans et la petite Garbine Muguruza avait alors neuf ans. Aujourd’hui, l’Espagnole a 21 ans et peut nourrir de beaux rêves de titres pour la suite de sa carrière. Si elle disputait la première finale du Grand Chelem, soit 25 fois moins que son adversaire, la native de Caracas (Venezuela) ne s’est pas laissé faire, loin de là ! Agressive, précise et décomplexée, Muguruza a même fait déjouer la grande Serena Williams pendant plus de six jeux. Mais c’est à 4-2 dans la première manche en faveur de l’Espagnole que le rouleur compresseur américain s’est mis en route, avec des premières balles de service surpuissantes retrouvées. On le sait, quand la numéro 1 mondiale retrouve son arme destructrice (80 aces sur l’ensemble du tournoi), elle est injouable.
Un « Serena Slam » avant le « Golden Slam » ?
S’en suivent alors cinq jeux consécutifs en faveur de l’Américaine (6-4, 1-0). Gardant un souvenir très amer de Garbine Muguruza, qui s’était révélée en lui faisant subir un des pires revers de sa carrière, l’an passé au deuxième tour de Roland-Garros (6-2, 6-2), Serena Williams ne laisse aucun répit à son adversaire, qui craque littéralement face à son puissant service. C’est donc en toute logique que les jeux défilent jusqu’au moment où la protégée de Patrick Mouratoglou n’avait qu’à finir le travail pour triompher pour la sixième fois sur le gazon londonien (6-4, 5-1). Et pourtant, malgré toute son expérience et ses 67 titres (68 désormais), Serena Williams s’est laissé dépasser par l’enjeu, relançant complètement Muguruza.
Dans un sursaut d'orgueil, l’Espagnole reste en vie, après avoir arraché trois jeux consécutifs (6-4, 5-4), durant lesquels elle sauve une balle de match et toucha le cœur du Centre Court, qui n’aurait pas été contre un passionnant troisième set. Que nenni. Sur un dernier coup de collier, Serena Williams éteint les espoirs de la vaillante Muguruza et soulevé son 21e titre du Grand Chelem. Ce deuxième « Serena Slam » prépare peut-être le terrain pour le grand et prestigieux Grand Chelem calendaire. Comme un symbole, c’est chez elle, à New York en septembre, que l'Américaine sera en course pour le premier « Golden Slam » de sa carrière, le premier depuis Steffi Graf en 1988. Un sacre à l’US Open lui permettrait même d’égaler le record du nombre de victoires en Grand Chelem de l’Allemande dans l’ère Open (22).