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Wimbledon: Mahut et Roger-Vasselin s’inclinent au terme d’une finale de légende

La joie des Colombiens contraste avec la détresse des Français

La joie des Colombiens contraste avec la détresse des Français - @AFP

La paire française Nicolas Mahut\/Edouard Roger-Vasselin, à l'issue d'une finale du double incroyable à Wimbledon qui a presque atteint les 5h de jeu, s'est finalement inclinée samedi face aux Colombiens Juan Sebastian Cabal\/Robert Farah 6-7, 7-6, 7-6, 6-7, 6-3. Cruel et douloureux.

De Wimbledon 2010 en simple à l’édition 2019 du double, Nicolas Mahut s’est livré corps et âme et aura versé beaucoup de larmes sur le gazon du All England Club. La donne est un petit peu différente cette année, car cette immense déception, ce dégoût même, il les partage avec un ami, celui avec qui il aura ferraillé près de cinq heures durant contre la paire colombienne Farah-Cabal. Immense.

Les Français n’ont absolument rien à se reprocher, cette finale avait simplement besoin d’un vainqueur. Et ce fût donc le double colombien (6-7, 7-6, 7-6, 6-7, 6-3), au terme d’un match mythique, spectaculaire, grandiose et surtout conclu après 4h47 d’un combat titanesque, à cinq minutes du record de la finale 1992 du tournoi.

Un niveau de jeu irréel

Quatre joueurs au sommet de leur art ont offert tout ce qu’il était possible d’imaginer, et peut-être plus encore, au public du Centre Court, gâté comme rarement il ne l’aura été. La finale aurait pu prendre un tournant dramatique si le smash de Robert Farah avait touché l’oeil de Nicolas Mahut de plein fouet dans le premier set, tant la frappe était violente. C’est passé tout près.

Le Français a longuement été ausculté par le médecin du tournoi avant de reprendre la partie. Et ses esprits. Dominateur mais poussé au jeu décisif malgré cinq balles de break obtenues, les Français ont arraché la première manche et dessiné les contours d’un scénario complètement fou, émaillé de rebondissements à n’en plus finir. Extatique.

La grosse colère de Mahut

Les quatre premiers sets se sont ainsi terminés au tie-break. Le troisième fût immense et tragique à la fois. L’arbitre a jugé bon d’accorder le point aux Colombiens à 6-6 sur un service annoncé hors des limites du court dans un premier temps par un juge de ligne, puis pleine ligne par l'arbitre et la technologie. Nicolas Mahut a estimé qu’il avait été gêné par l’annonce du juge de ligne, en vain.

L’arbitre n’a pas bronché devant les protestations de l’Angevin, fou de rage. L’affaire aurait pu en rester là si cela n’avait pas procuré une balle de set à la paire Farah/Cabal, convertie dans la foulée par un let, signe que le destin avait tourné en faveur du camp adverse. Un jet de raquette en direction de sa chaise et quelques minutes - passées à sermonner l'arbitre avant de rejoindre les vestiaires - plus tard, c’est un Nicolas Mahut requinqué qui repartait à l’assaut, les armes à la main.

L'Angevin échoue dans sa quête d'un 2e sacre

Au courage et au talent, les Français sont même revenus à deux sets partout, animés par une rage de vaincre démonstrative, sous les yeux de Sébastien Grosjean, le capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis. Le temps mort accordé aux protagonistes pour mettre en place le toit en raison de la nuit tombée n’aura pas profité aux Français. Plus forte, la paire colombienne a ravi le service adverse une première fois, puis une seconde, pour conclure l’affaire avant le jeu décisif cette fois-ci, à quatre minutes d'égaler la finale de double la plus longue de l'histoire à Londres.

Le record est toujours détenu par la finale de 1992, remportée au bout de 5h01 par la paire John Mc Enroe/Michael Stich. Vainqueurs de leur premier titre du Grand Chelem, les finalistes de l’Open d’Australie 2018, Cabal et Farah sont les nouveaux n°1 mondiaux de la discipline. Mahut avait déjà été titré à Londres en 2016, aux côtés de Pierre-Hugues Herbert et face à... Roger-Vasselin. Mais il n'a pu inscrire son nom une deuxième fois au palmarès. Une autre paire française avait remporté Wimbledon, celle formée par Arnaud Clément et Michael Llodra en 2007.

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