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Tennis: "Je n’ai pas envie de finir sur une blessure", confie Gasquet après sa longue absence

Absent du circuit depuis trois mois à cause d'une blessure à un genou (kyste), le Français Richard Gasquet effectue son retour à la compétition lors de l'Open Sud de France, diffusé en exclusivité sur RMC Sport (2-9 février). Le 58e joueur mondial revient sur cette période très difficile et croit encore en sa capacité à aller chercher de belles choses.

Trois mois après votre forfait au Masters 1000 de Paris, et votre blessure au genou, vous reprenez la compétition à Montpellier, comment allez-vous ? 
RICHARD GASQUET. Cela a été dur. Pour revenir cela a été très compliqué, le genou cela a pris du temps. Je savais que cela allait être dur, ça a été le cas. Tu as toujours peur, quand tu as une grosse blessure, tu ne sais jamais vraiment si tu vas revenir ou pas. C’est toujours un combat pour stopper ça et derrière pour reprendre le tennis parce que le haut niveau c’est quand même quelque chose de difficile. Quand tu as un arrêt c’est dur, tu demandes beaucoup à ton corps, là je suis dans la phase du retour. Le premier match est toujours quelque chose de particulier (face à Gilles Simon). Je n’attends pas énormément de cette rencontre-là si ce n’est de faire un gros match et me faire plaisir, puis sortir de là en étant en forme. 

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Depuis combien de temps vous entraînez-vous normalement et sans ces douleurs ?
Cela fait une semaine que cela va un peu mieux mais je ne fais pas d’énormes séances non plus. Il n’y a plus de douleur de genou. Ça va mieux, je suis plutôt confiant pour la suite. Maintenant il faut toujours faire un match. On sait qu’un match c’est différent, il y a la tension cela n’a rien à voir mais je vais essayer de faire le maximum pour faire un gros match. Ce n’est pas la première fois que je reviens, j’ai un peu l’habitude de revenir, tous les joueurs l’ont d’ailleurs et j’espère que cela va bien se passer. 

Comment avez-vous vécu ces trois mois loin des terrains ? 
Difficile. Je l’ai mal vécu, se soigner ce n’est pas facile, tu as des hauts et des bas… Tu ne sais pas si cela va se guérir, après tu espères, tu rejoues, tu te refais mal, c’est compliqué. C’est le pire qui existe. Gagner ou perdre, c’est le sport mais là quand tu es blessé pour revenir c’est difficile. Je n’ai pas vécu ça avec facilité, mais c'est le lot de tous les sportifs. 

Avez-vous fait le point sur votre carrière pendant cette période ? 
L’envie est toujours là, je n’ai pas envie de finir sur une blessure, j’ai envie de continuer à jouer. Tant que l’envie est là, tu fais les efforts pour revenir, être compétitif. C’est ce que j’essaie de faire aujourd’hui, j’ai toujours la passion du jeu, même si cela fait beaucoup d’années que je joue, j’ai toujours le plaisir de jouer au tennis tout simplement. Me réveiller et jouer, m'entraîner, c’est ce qui compte pour moi aujourd'hui. 

Etes-vous en recherche de sensations à Montpellier ? 
Des sensations, se faire plaisir, sentir que le physique va. Pour un joueur qui s’arrête trois mois, le premier match c’est toujours compliqué, comme je le disais. 

Vous êtes-vous fixé une limite s’il n’y a pas de résultats ? 
Je ne me pose pas la question. On me dit souvent: 'Tu as commencé jeune, c’est normal', mais je n’ai pas envie de penser à ça. Je pense qu’il me reste encore quelques bonnes choses à faire. L’an passé, j’ai réussi à faire demie à Cincinnati, et j’ai réussi à faire des bons tournois. Après je n’ai pas de pression énorme sur les épaules, j’ai fait une belle carrière, je suis déjà fier de ce que j’ai fait. J’ai envie de jouer tout simplement, me faire plaisir sur le court, essayer de faire le maximum pour faire de beaux matchs et avoir des belles sensations sur le court.

Ce sont ces performances qui vous rassurent ? 
Dans la raquette je sais que je peux jouer, je sais que physiquement aussi mais voilà il y a eu des arrêts... Énormément d’années sur le circuit, cela pèse. Je suis toujours là, et j’ai envie de faire le maximum pour jouer, faire de beaux matchs encore. 

Il y a de nombreux joueurs blessés comme Jo-Wilfried Tsonga ou Lucas Pouille, le circuit est très exigeant pour les organismes...
C’est très exigeant, oui. Chaque fois que l’on te dit ça on parle de Federer mais il n’y a personne qui peut se comparer à Federer. Federer c’est Mozart, c’est ce que tu veux. Personne ne peut se comparer à lui. Le jeu est très compliqué, tous les matchs sont durs, cela demande énormément de physique, mais je vais essayer de tout faire pour. 

Comment se protéger des blessures cette saison ? 
Tu ne peux plus t'entraîner de la même façon, avant je m'entraînais 4 ou 5 heures de tennis par jour avec des séances de 3h, 3h30. Aujourd'hui c’est plus compliqué. A l’époque tu jouais deux fois, après quand tu passes 30 ans, tu ne joues qu’une fois. C’est un ajustement à trouver mais il faut être compétitif aussi. Il faut bien s'entraîner, tout en se protégeant.

Anthony Rech