
Tennis: comment Benjamin Bonzi s'est totalement (re)lancé à Marseille
Le saut d’obstacles tricolores se poursuit pour Andrey Rublev. Après avoir sorti Richard Gasquet – passé à deux points de l’exploit - puis Lucas Pouille, le Russe voit surgir devant lui Benjamin Bonzi dans le dernier carré de l’Open 13, à Marseille. A 25 ans, le Gardois s’est qualifié vendredi pour sa première demi-finale sur le grand circuit. Que cela arrive à deux pas du Stade Vélodrome n’est sûrement pas un hasard pour celui qui partage la vie d’une ancienne gagnante de Koh Lanta.
"C'est un beau petit clin d'oeil à cette ville que j'aime beaucoup, dit-il. À la base je suis de Nîmes mais ça fait deux ans que j'habite ici. Deux ans que je m'entraîne à Marseille tous les jours, j'adore cette ville. J'ai fait ma formation plus jeune à Paris dans les centres fédéraux avant de redescendre à Toulouse pour finir à Marseille avec Lionel."
Le Lionel en question n’est pas un coach inconnu. Il s’agit de Lionel Zimbler, qui avait accompagné Benoît Paire au début de sa carrière, le menant même jusqu’au 18e rang mondial en 2016. Après une séparation brutale, l’entraîneur a monté une petite structure dans le 13. Son travail avec Benjamin Bonzi a essentiellement constitué à lever des barrières psychologiques. Le Français a déjà sept Challengers à son actif (NDLR : le dernier en date la semaine dernière à Cherbourg). Mais il souffrait peut-être d’un petit complexe quand il évoluait sur le grand circuit.
"Il n’y avait pas d’affolement à avoir"
Avant de prendre part à cet Open 13, il ne comptait que sept succès sur les statistiques officielles de l’ATP, les seules référencées. La manière dont il a contenu en quart la révolte de Karatsev prouve qu’il a franchi un cap.
"Ces phrases-là, c'est vous qui les avez mises en place, rétorque-t-il. Les journalistes ont dit que je gagnais bien plus en Challengers que sur les Grands Prix. C'était une vérité, j'avais besoin d'expérience à ce niveau là. Il n'y avait pas particulièrement d'affolement à avoir, c'était un processus à prendre, apprendre comment gérer. C'est marrant parce que je fais une demie d'un coup et on va enlever cette phrase là alors qu'elle était encore d'actualité il y a deux semaines à Montpellier. J'apprends tous les jours, je me sens de mieux en mieux sur ces tournois là. C'est un déclic, mon premier quart, ma première demie..."
Et pourquoi pas une première finale, comme Arthur Rinderknech en début d’année à Adelaïde ? Il va falloir contenir la fougue d’un Rublev revanchard après un début de saison pas conforme à ses attentes. Avec le chaud public marseillais, tout est possible.