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Tennis: Bartoli s'explique après sa sortie polémique sur le double et les prize money

Invitée ce dimanche de RMC Sport Show Revival pour revivre sa victoire à Wimbledon en 2013, Marion Bartoli est revenue sur sa proposition de réduire le nombre de tournois de double ou leur prize money, pour potentiellement mieux rémunérer les joueurs au-delà du top 100. Une sortie qui avait fait polémique.

"Je suis jaloux", lui avait ironiquement répondu Nicolas Mahut. La sortie de Marion Bartoli concernant le circuit de double avait créé un début de polémique dans le monde du tennis. Victorieuse de Wimbledon en 2013, l'ex numéro 7 mondiale s'interrogeait sur la répartition des prize-money et sur les difficultés financières que les joueurs hors top 100 doivent affronter, notamment dans ce contexte de pandémie de coronavirus. 

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"Je suis allée à certains tournois et je vois maintenant ces joueurs de double qui ont des équipes, comme six personnes autour d'eux, avait-elle déclaré dans une émission sur la plate-forme Tennis Majors. Je ne sais pas si l'on doit arrêter complètement les doubles, mais leur donner moins d'argent et partager cela avec les qualifications, ce pourrait être une solution."

La question de la répartition du prize money

Nicolas Mahut lui avait répondu avec virulence: "Moi qui pensais avoir un staff étoffé, peux tu me présenter le joueur de double qui voyage avec 6 personnes s'il te plaît? Si je suis ton raisonnement jusqu’au bout concernant la notion d’effort, tu penses alors que les femmes ne devraient pas avoir le même prize money que les hommes en Grand Chelem car elles ne disputent pas des matchs au meilleur des cinq sets? Moi si. Je pense que tu te trompes de cibles."

Marion Bartoli s'est expliquée ce dimanche, dans l'émission RMC Sport Show Revival consacrée à son sacre à Wimbledon: "On avait une réflexion globale après la vidéo de cette joueuse algérienne (Inès Ibbou ndlr), 620e mondiale, qui disait qu'elle n'arrivait pas à vivre du tennis et était obligée de voyager dans des conditions difficiles. On s'est demandé comment mieux répartir mieux le prize money, par exemple entre le vainqueur de l'US Open qui va gagner 4 millions de dollars (3,6 millions d'euros) et les qualifications qui rapportent 5.000 (4.500 euros) ou 6.000 dollars (5,4000 euros)... Là-dedans, il y a notamment le double."

Réduire le gain du vainqueur pour aider hors du top 100?

"Je ne veux absolument pas enlever le double du tennis, poursuit-elle. Mais ne pourrait-on pas faire des tournois avec moins d'équipes et garder du prize-money pour les qualifications? Donner un peu moins d'argent au vainqueur des tournois de double, voire tout le prize-money du double, pour le répartir dans les qualifications? Aujourd'hui, un joueur hors top 100, par exemple un 150e mondial, va avoir du mal à sortir un bénéfice de son activité à la fin de l'année. Sachant qu'une carrière s'arrête entre 30 et 35 ans."

Une sorte de remise à plat pour tenter d'aider au-delà du top 100. "Ma réflexion globale c'est de voir que Roger Federer est le sportif le mieux payé tous sports confondus, à 100 millions de dollars et le 150e mondial n'arrive pas à vivre de son sport, s'interroge Marion Bartoli. Je ne dis pas qu'il faut enlever de l'argent à Federer mais que si on arrivait à mieux répartir des prize-money et faire des économies quelque part pour des joueurs qui ont autant de frais par ailleurs... je ne vois pas le mal là-dedans. Je ne pense pas uniquement à taxer les joueurs de double, ma réflexion est plus globale."

A.Bo