
Tennis: une reprise d'entraînement sur fond de crainte pour Roland-Garros
Des zones très délimitées sur les bancs, des balles marquées au nom des joueurs avec des précautions pour ne pas être en contact avec celles de son voisin, désinfection des filets et l'apanage de gants et lingettes devenus habituels... drôle de climat pour reprendre le tennis.
Si, pendant le confinement, Grégoire Barrère avait pu profiter du court à disposition dans la villa louée par son ami Lucas Pouille, Nicolas Mahut avait dû se contenter... de taper la balle avec son fils, au dessus d'une barrière. Les deux hommes étaient ce mercredi au Centre national d'entraînement (CNE) pour la reprise de l'entraînement.
Une ouverture progressive des entraînements
Non sans avoir été soumis, comme tous les joueurs de haut niveau, à un protocole médical strict et précis, avec bilan complet, examens cardiaques ou tests biologiques. La Fédération française de tennis a déconfiné cette semaine les joueurs et joueuses du top 100, avant d'ouvrir encore davantage à partir de la semaine prochaine, notamment aux juniors.
Avec dans les têtes des inquiétudes concernant la deuxième partie de saison, notamment la tenue de Roland-Garros. Le circuit professionnel est pour l'instant suspendu au moins jusqu'à mi-juillet. Quant au Majeur parisien, il est supposé débuter le 20 septembre. Si tout va bien.
Et s'il se tient, le tournoi a de grandes chances de se jouer à huis clos. "Du côté des joueurs, pour le spectacle, l'émotion, faire un tournoi du Grand Chelem sans public, c'est inconcevable, se désole Nicolas Mahut. Cela va à l'encontre de ce que l'on fait. Le sport de haut niveau c'est partager avec le public. Et il y a le côté économique: on sait ce que rapporte Roland-Garros pour la Fédération et pour les clubs. Derrière ça, il y a plus de 1.500 emplois. En tant que joueur, je n'ai pas envie de le jouer, mais en tant que Français, c'est primordial de pouvoir jouer Roland-Garros. [...] Il faut aussi voir plus loin et pour nous cela sera important qu'il ait lieu."
Le huis clos n'est pas l'unique option
"Si on peut le jouer, on le jouera, on reste des compétiteurs, on a envie de gagner. Au final quand tu es sur le terrain, tu restes concentré, ajoute Grégoire Barrère. Et puis on a besoin aussi de ça, cela va faire vivre toute la Fédération, tous les clubs en France. Si on peut le jouer, même si c'est à huis clos, on sera tous très contents de le jouer. Cela n'aura pas la même saveur pour le vainqueur, si c'est encore Rafa (Nadal) ou un autre, mais cela reste un tournoi du Grand Chelem et il faudra faire avec, parce qu'on n'a pas trop le choix vu comment cela se profile."
Car l'essentiel est là: maintenir Roland-Garros, même à huis clos... une option qui n'est toutefois pas l'unique possibilité qui occupe les têtes des organisateurs. "Le huis clos, on en parle beaucoup, mais c'est une option, note le Directeur technique national Pierre Cherret. Il n'y a pas que cette option là. Ce sera éventuellement un huis clos, mais peut-être qu'il y aura des spectateurs... on ne sait pas comment on va vivre ce Roland-Garros. Avec les équipes de la Fédération, on travaille sur plusieurs options. Et on travaille avec le gouvernement, pour voir quelle sera option sera viable pour fin septembre, quand il y aura Roland-Garros."