
Santoro : « Je me suis régalé »

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Fabrice Santoro vous semblez ravi de cette victoire face à Ferrero.
Je suis fier de ce résultat. C’était une partie très difficile face à un ancien numéro 1 mondial, ancien vainqueur d’un grand chelem. Je savais qu’il fallait que je joue à un bon niveau pour m’imposer face à Ferrero. Je suis vraiment content de ce résultat. Je joue pour ces matches là. Je joue pour ces tournois du Grand chelem où le public est présent, où il y a de l’émotion, du suspense, un bon niveau de jeu. Ces ambiances me donnent de l’énergie pour quelque semaine quelques mois.
En vous voyant sur le court, on a du mal à croire que vous allez arrêter à la fin de l’année…
Il faut savoir arrêter. Je me posais beaucoup de questions en 2008. A savoir si j’allais pouvoir m’investir en 2009. Aujourd’hui j’ai envie de tout donner, de travailler dur pour être compétitif. J’adore mon métier et ça fait 20 ans que ça dure. Je ne sais pas si je vais jouer beaucoup de tournois. Mais à chaque fois que j’arriverai dans une ville, je serai prêt à défendre mes chances.
Vous avez quitté le court avec un large sourire, vous prenez toujours autant de plaisir à gagner visiblement ?
Bien sur. Je crois qu’à 36 ans, tout ce que je vis sur le terrain n’est que du bonheur. Ce qui est plus surprenant, c’est que plus j’avance dans ma carrière moins le résultat compte, même si je suis content d’avoir passé ce premier tour. Le plus important pour moi, c’est de savoir que j’ai donné le maximum.
Vous vous étonnez encore sur certains coups ?
Il y a eu surtout un coup surprenant. La volée rétro en lançant la raquette sur un point important. À ce moment, on se dit qu’on peut gagner le match. J’ai dominé durant 2 sets et demi. J’aurais pu m’imposer à la fin du 3eme set. Après, il a tout de suite fallu que je me remobilise, c’est pour ça que j’ai tout donné dès le début du quatrième set.
On sent que vous n’êtes pas dans l’état d’esprit d’une simple tournée d’adieu comme l’avait fait Kuerten ?
Je n’ai jamais fais les choses à moitié. Je ne sais pas si je jouerai dix, quinze ou dix-sept ou tournois cette année. Mais je peux vous garantir qu’à chaque fois que je viendrai dans une ville, je serai prêt. J’aurai bien travaillé avant.
Vous parlez comme un artiste qui va remplir des salles. Vous vous sentez différent des autres joueurs ?
On est tous différents. J’ai un mode de fonctionnement un peu décalé. Une perception de mon métier différente. Ce soir, j’ai pris énormément de plaisir comme un junior. J’essaie de donner le meilleur et voilà je me régale.
Comprend appréhendez vous les matchs face aux jeunes du circuit ?
Pour moi, chaque match est un challenge. Lorsque je dois affronter un joueur qui a 12 ou 16 ans de moins que moi, c’est un défi énorme. Si demain je dois jouer face à Tomic…Il a quand même 20 ans de moins que moi, il pourrait être mon fils et en tant que papa, j’aimerai bien lui mettre une petite fessée. (Rires)