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Roland-Garros: "Tu es là pour me pourrir la vie?", le coup de gueule de Simon contre les nouvelles règles

Après son élimination au premier tour de Roland-Garros, Gilles Simon a pris de la hauteur sur l’évolution actuelle du jeu. Et il n’y va pas de main morte. Il réclame un peu de bon sens de la part du corps arbitral. Pour chasser un stress suffisamment important avec les tests Covid-19 que passent les joueurs pour aller d’un tournoi à l’autre.

Passe encore sa prise de bec avec l’arbitre serbe Marijana Veljović sur la lecture d’une trace, Gilles Simon est apparu très énervé en conférence de presse après sa défaite face à Denis Shapovalov, mardi, au premier tour de Roland-Garros (6-2, 7-5, 5-7, 6-3). Beaucoup de choses lui déplaisent actuellement sur le circuit. Les règles ont évolué avec le confinement.

Les ramasseurs de balle n’ont par exemple plus le droit d’apporter la serviette aux joueurs. Cela bouleverse la routine des joueurs mais le Français déplore un manque de souplesse des arbitres qui ne font qu’appliquer à la lettre un protocole. Et là-dessus, "Gilou" sort le bazooka.

"C'est quoi l'objectif de venir me stresser à mort?"

"J'ai été très énervé à Rome comme je ne l'avais jamais été de ma vie, après mon match contre Koepfer, quand j'ai pris un deuxième warning (ndlr: avertissement) parce que sur un match de trois heures, deux fois tu fais une erreur, c’est-à-dire qu’une fois tu n'es pas allé directement chercher ta serviette, l'arbitre a déclenché le chronomètre, du coup tu arrives, bam warning. La deuxième fois, tu poses ta raquette et, malheureusement, elle tombe sur la terre battue, tu as de la terre battue sur le manche, le temps que tu l’enlèves, tu arrives, tu es deux secondes en retard, bam, tu sers une deuxième balle, tu te retrouves à servir une deuxième balle à 4/3, balle de break contre toi au bout de trois heures de match", a-t-il regretté.

"Tu as envie de dire à l'arbitre: tu es là pour me pourrir ma vie ou quoi? C'est quoi l'objectif de venir me stresser à mort? J'ai demandé aujourd'hui à l'arbitre: quand j'arrive sur la ligne et que je vois qu'il reste 5 secondes, 6 secondes, je suis prêt à servir, je vais peut-être servir une seconde après, ne me stresse pas. Elle me dit: 'oui, mais si j’arrive à zéro, je dois faire quelque chose'. Je lui dis: 'tu ne dois rien faire du tout'. Cela ne dérangera personne si au moment où je lance la balle… ce n’est pas grave", a-t-il poursuivi.

"On a complètement dévié"

En cette période difficile, où les contraintes s’accumulent, le Français aimerait plus de bienveillance de la part du corps arbitral. "En ce moment, ils veulent tellement être stricts sur des règles qu'il n'y a plus aucun bon sens, mais vraiment plus aucun. Je trouve que l'on est dans une période où on comprend qu'il y a des contraintes de différentes choses, de règles, de gouvernements et autres, mais à un moment on devrait se dire: c'est un truc particulier, on essaie de faire en sorte que cela se passe bien, mais en fait non", a-t-il insisté.

"On est juste en train de devenir complètement fous avec des règles complètement débiles, qui n'ont pas de logique, puisqu'elles changent d'une semaine à l'autre, parce que c'est très sévère sur certains points, très laxiste sur d'autres, etc. Au lieu d'être dans une logique de se dire: on a envie que cela joue et d'organiser un tournoi et on fait du mieux que possible, on essaie de minimiser le risque, mais on fait cela bien. Non, tu as l'impression qu'il y a quelqu'un qui est là à dire: lui a son masque, lui, regardez-le dans sa tribune, il avait son masque sous le nez. Mais tu as envie de dire: il est dans une tribune avec pas une personne à côté de lui à 50 mètres. On a complètement dévié. Personnellement, c'est ce qui me pèse", a-t-il appuyé .

A 35 ans, le Français adore toujours autant son sport mais il ne faut pas trop l’embêter sinon il mord.

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Eric Salliot