
Roland-Garros : Tsonga de retour aux affaires
Large sourire, sérénité, moral d’acier et grande forme physique. Oui, Jo-Wilfried Tsonga est bien de retour ! Finalement, seule la danse des pouces manquait à l’appel lors de la belle et convaincante victoire du Français face à Tomas Berdych (6-3, 6-2, 6-7, 6-3), ce dimanche en huitièmes de finale de Roland-Garros. S’il a concédé son premier set du tournoi, « Jo » a toutefois marqué les esprits en éteignant totalement la tête de série numéro 4, contre laquelle il ne s’était imposé que deux fois en huit confrontations.
Le vent et la pluie n’ont même pas réussi à faire douter Jo-Wilfried Tsonga. Fort de ses trois derniers succès en trois manches, le 15e mondial a déroulé pendant deux sets et demi, ne faisant qu’une bouchée du Tchèque. Mais au moment de servir pour le match, à 5-4 dans la troisième manche, le Manceau tremblait alors que son adversaire n’y était plus du tout. Un moment d’égarement pour le numéro 3 français, poussé à un quatrième set après avoir cédé le précédent au tie-break. Mais voilà, ce Tsonga-là est solide comme un roc. Alors que Berdych a l’occasion de double-breaker (3-1), le Français enchaîne cinq jeux de suite pour s’offrir son troisième quart de finale aux Internationaux de France.
Tsonga : « Ça faisait un moment que je n’avais pas atteint ce niveau »
« C’est formidable, se réjouit son entraîneur Thierry Ascione au micro de RMC après la rencontre. Il a prouvé qu’il était encore là et c’est loin d’être terminé. C’est génial pour lui. Ce qu’il a fait pendant deux sets et demi, c’est ce qu’on voit tous les jours depuis très longtemps. La frustration est plutôt là en fait. Il est courageux, ce n’est pas évident. Il faut faire attention à ne pas enterrer les gens un peu trop vite. » Ce quart de finale reste malgré tout miraculeux, tant Jo-Wilfried Tsonga semblait perdu depuis le début de la saison. Incapable de passer le cap des huitièmes de finale sur ses cinq tournois de 2015 (Miami, Monte-Carlo, Barcelone, Madrid et Rome), « Jo » abordait même ce Roland-Garros sans avoir atteint un quart en Grand Chelem depuis sa demi-finale ici en 2013.
« Deux ans ça passe vite, très vite, reconnait l’intéressé. Ça faisait un moment que je n’avais pas atteint ce niveau mais entre-temps, j’ai quand même gagné un Masters 1000 (Toronto). Même si je n’ai pas beaucoup joué, j’ai fait deux ou trois choses. » A 30 ans, Tsonga prouve en tout cas qu’il est encore capable de régaler le central Philippe-Chatrier et de titiller les meilleurs mondiaux. « Je n’envoie des messages à personne, tempère le Manceau. Je suis là pour moi. J’ai envie de me prouver que je suis capable de jouer les premiers rôles, d’être un grand joueur de tennis. Ça confirme que quand on a la volonté, on peut arriver à énormément de choses. Maintenant, ça reste un quart de finale en Grand Chelem. J’en ai déjà fait, je n’ai pas envie de m’arrêter là. » Pour cela, il faudra écarter le redoutable Japonais Kei Nishikori, contre lequel il ne compte qu’une seule petite victoire (il y a deux ans à Shanghai) en cinq confrontations.