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Roland-Garros: les conditions, les favoris, les chances françaises... les clés du tournoi

Le tableau principal de Roland-Garros débute ce dimanche. Dans un contexte sanitaire particulier, avec un nouveau toit sur le central, la 129e édition du Grand Chelem parisien est celle de toutes les inconnues.

Les conditions: les joueurs dans leur bulle

Les joueurs de Roland-Garros se sont fait une raison depuis la reprise de la saison de tennis: pour taper la balle jaune, il leur faut sacrifier leur liberté de bouger et accepter de ne plus pouvoir dormir où bon leur semble. À Paris, ils sont tous logés dans deux hôtels différents, à quelques mètres seulement du stade, auquel ils ne peuvent accepter que pour leur match.

"C’est plus fatiguant émotionnellement, mais ce n’est pas une nouveauté, ils l’ont vécu à l’US Open, analyse Sarah Pitkowski, membre de la Dream Team RMC. La qualité première d’un tennisman, c’est de s’adapter. Le fait qu’ils aient pu l’appréhender sur d’autres tournoi fait que ça sera moins difficile à vivre à Roland."

Le stade: 1000 spectateurs pour un nouveau toit

C’est la nouveauté de l’année : le court Phillipe-Chatrier, central de Roland-Garros, sera cette année équipée d’un toit rétractable, après huit mois de travail. Selon Sarah Pitkowski, cela devrait avoir un impact sur le déroulé du tournoi. "On aura de très beaux matchs qui se termineront le jour même et c’est important pour la récupération des joueurs. Il y aura le même équilibre pour tous les joueurs et toutes les joueuses", expose la consultante.

Les inévitables affrontements nocturnes se feront devant des tribunes peu garnies. Seulement 1.000 personnes seront accueillies dans l'enceinte, après les nouvelles restrictions annoncées par le ministre de la Santé Olivier Véran. "Il faut déjà se satisfaire que Roland-Garros commence et être très prudents pour qu’il aille au bout et qu’il n’y ait pas de clusters", se contente Sarah Pitkowski.

Le favori: Nadal, évidemment, Djokovic, peut-être

Il n’a joué que trois matchs depuis mars et, pourtant, Rafael Nadal reste la tête d’affiche de ce Roland-Garros, qu’il tentera cette année de remporter pour la treizième fois. "Il reste le favori numéro un du tournoi, assure Sarah Pitkowski. C’est indéniable, même s’il n’a pas de références sur terre battue ces dernières semaines et qu’il a déçu à Rome avec une défaite surprise face à Diego Schwartzman (en quart de finale)." 

"Ce n’est pas sa défaite qui va l’arrêter, complète Florent Serra, lui aussi membre de la Dream Team RMC. L’an passé, il avait moins bien joué à Rome puis à Madrid et ça ne l’avait pas empêché de s’imposer. Son entrée en matière sera importante." Roger Federer absent, Novak Djokovic, vainqueur à Rome, sera son adversaire principal pour la victoire finale. Hormis sa disqualification à l’US Open face à Pablo Carreno Busta, le Serbe n’a toujours pas connu la défaite cette année.

Les outsiders: Thiem sur sa lancée

Pour bousculer le triumvirat qui écrase le tennis mondial depuis dix ans, il faudra compter sur la "next gen". À sa tête, Dominic Thiem (n°3 mondial). L’Autrichien, vainqueur de son premier Grand Chelem à l’US Open le 13 septembre, lorgne sur la Coupe des Mousquetaires, après deux finales perdues de rang Porte d’Auteuil. 

"Il a une appétence pour la terre battue, il sent, il la respire, il a le jeu naturel sur cette surface. C’est celui qui, je pense, remplacera Nadal sur terre battue dans les années à venir. Je ne sais pas s’il remportera douze Roland-Garros mais c’est celui dont il faut se méfier", confirme Sarah Pitkowski. Plus en retrait, le Grec Stefanos Tsitsipas et l’Allemand Alexander Zverev (n°7 et finaliste à New York) nourrissent aussi de légitimes ambitions.

Les Français: un horizon morose

Il serait déjà heureux de voir un Bleu en deuxième semaine, tant aucun des 18 Français et 11 Françaises engagés n’arrive avec des repères. Gaël Monfils, n°9 mondial, sort notamment de deux défaites au premier tour à Rome et à Hambourg. "Il peut être monstrueux comme nous surprendre dans le mauvais sens du terme… Il ne me paraît pas avoir le rythme, mais il a un tableau qui peut le faire monter en puissance", relativise Serra, qui préfère miser sur Ugo Humbert.

Autre espoir potentiel, Benoît Paire (n°25) a vu sa préparation tronquée par plusieurs tests positifs au coronavirus, mais sera malgré tout présent. Côté femmes, aucune Française n’est tête de série.

Le tournoi femmes: Halep pour contrecarrer Williams?

Victorieuse à Rome cette semaine, la Roumaine Simona Halep (n°2) sera la favorite du tournoi féminin, qui sera privé de la gagnante de l’US Open, Naomi Osaka, et de la n°1 mondiale, Ashleigh Barty, forfait. "Elle se déplace très bien sur terre, elle sera dure à déborder. Son style de jeu fait qu’elle est la favorite, même si les conditions sont lourdes", assure Serra.

L’Espagnole Garbine Muguruza (n°15) et la Biélorusse Victoria Azarenka (n°14) paraissent les plus en mesure de la stopper. De son côté, l’Américaine Serena Williams (n°9) sera encore une fois en quête d’un 24e titre en Grand Chelem, qui lui permettrait d’égaliser le record détenu par Margaret Court.

CP