Roland-Garros: Burel, l'espoir qui veut confirmer

En pleine nuit, sur le court 7, Clara Burel, 357e mondiale, n’avait pas la notion du temps. Elle ignorait qu’il était déjà mardi lorsqu’elle a remporté le premier match de sa carrière en Grand Chelem face à la Néerlandaise Arantxa Rus (6-7, 7-6, 6-3). A 0h10, elle s’est jetée en larmes dans les bras de sa maman.

"C’est sûr qu'à la fin, quand j'ai vu ma mère, j'ai repensé à l'année dernière quand je regardais Roland-Garros et que je venais de me faire opérer au poignet, c'était difficile. Cela a été beaucoup d'émotions", disait Clara Burel en conférence de presse. La Bretonne – elle est de Louannec – avait vécu une année 2018 faste chez les juniors. Si elle avait échoué deux fois en finale d’un Grand Chelem – l’Open d‘Australie puis l’US Open – elle avait remporté le Masters à Chengdu, empochant le titre honorifique de championne du monde juniors.

Mais le passage sur le circuit seniors allait être perturbé par une vilaine blessure au poignet gauche. Au point de passer sur la table d’opération au printemps 2019. Une épreuve mentale compliquée à vivre si jeune. Mais la Bretonne, peu démonstrative sur un court, a du caractère de granit... rose comme l’endroit où elle aime se ressourcer.

En début d’année, elle remporte un 15.000 $ à Grenoble. La dynamique est réenclenchée… jusqu’au confinement. Dès que les courts sont rouverts, Thierry Champion va passer quelque temps à Perros-Guirec (Côtes d’Amor) pour polir la pépite. Après avoir sali ses chaussettes sur les terres battues de Saint-Malo, Cagnes et Strasbourg, Clara Burel s’est logiquement vu attribuer une wild-card. En Alsace, elle a décroché sa première victoire sur le circuit WTA. La deuxième étape, c’était un succès dans un Majeur, autrement plus médiatique. A défaut d’avoir été saluée par une ovation inoubliable.

Une revanche face à Juvan?

"Il y avait une bonne ambiance parce qu'il y avait pas mal de monde de mon côté, un peu tous les gens qui m'entraînent au quotidien. C'était vraiment agréable d'avoir leur soutien, expliquait-elle. C'est vrai que j'ai plutôt l'habitude de jouer sur des courts un peu comme celui-ci, un peu petit, avec peu de monde. Ce n'était pas un énorme changement pour moi. J'ai plutôt l'habitude de jouer dans ce genre de conditions."

Mercredi, au deuxième tour, elle retrouvera Kaja Juvan, qui l’a privée d’une médaille d’or. En effet, il y a deux ans, elle s’était inclinée face à cette Slovène de 20 ans en finale des Jeux olympiques de la Jeunesse à Buenos Aires. Il y aura de la revanche dans l’air.

Eric Salliot à Roland-Garros