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Roland-Garros: après un match dingue et devant le public, Djokovic éteint Nadal et rejoint la finale

Novak Djokovic s'est qualifié ce vendredi pour la finale de Roland-Garros en dominant Rafael Nadal (3-6, 6-3, 7-6, 6-2) après un match monumentale et devant le public... malgré le couvre-feu. Le Serbe, numéro 1 mondial, affrontera Stefanos Tsitsipas pour une deuxième couronne.

Il y avait quelque chose du joueur de 2015-2016, celui qui gagnait tout, ne laissait de place à personne et dégageait quelque chose de robotique. Il venait pourtant de se prendre un 5-0 en début de premier set... Novak Djokovic a ensuite changé de visage sur un Central en folie, pour éteindre la légende du lieu Rafael Nadal (3-6, 6-3, 7-6, 6-2) après un match monumentale.

Le numéro 1 mondial sera au rendez-vous de la finale pour tenter de décrocher son deuxième sacre à Roland-Garros (après 2016). Ce sera face au Grec Stefanos Tsitsipas, un bizuth à ce niveau en Grand Chelem. En cas de victoire, il deviendrait le premier joueur de l'ère Open à s'offrir au moins deux titres dans chaque Majeur.

Un début de match (presque) à sens unique

Le début de la rencontre laissait pourtant présager un dénouement tout autre. Car si Djokovic a eu très vite en main une balle de break, Rafael Nadal lui a collé un 5-0 derrière. A ce moment du match, le Majorquin était injouable, face à un Serbe pas mauvais mais qui manquait de son saignant habituel. La bascule a finalement eu lieu en fin de premier set, avec ces trois jeux inscrits par le numéro 1 mondial qui, dans le contenu, faisaient penser à un rééquilibrage des débats.

Ce fut le cas dès l'entame de la deuxième manche. Un break d'entrée tempéré par un débreak, puis un nouveau break à 4-2 pour "Nole", plus serein dans la construction de ses échanges, plus impressionnant dans ses déplacements. Résultat: 6-3 en sa faveur, comme pour Nadal dans le premier set. Egalité parfaite... jusque dans la troisième manche, conclue au tie-break après des jeux très équilibrés. Mais le jeu décisif a commencé a donné le ton de la fin de match.

Si les échanges sont restés d'un niveau stratosphérique - à tel point que même un Diego Schwartzman s'est demandé s'il faisait le même sport qu'eux - l'ascendant penchait clairement côté serbe. Les glissades en fond de court? Pour lui. Les amorties mieux senties? Pour lui. Les services sur le T? Encore pour lui. Malgré sa bravoure habituelle et des sauvetages incensés, Rafael Nadal a accumulé du retard... autant que des ampoules, qu'il s'est faites soigner dans le quatrième set.

La dérogation exceptionnelle de l'Elysée

Preuve du spectacle affolant proposé sur le court Philippe-Chatrier, le public a commencé à voir l'heure du couvre-feu (23h) approcher. Et à clamer: "on ne partira pas!" Un avertissement... suivi d'une décision forte, émanant de l'Elysée et de Matignon, qui ont accordé à la dernière minute une dérogation pour permettre aux spectateurs de rester jusqu'à la fin de la rencontre.

Elle ne s'est pas éternisée outre mesure, avec un quatrième set à sens unique, maîtrisé de bout en bout par Novak Djokovic. En face, Rafael Nadal accusait le coup, éreinté physiquement. 6-2 pour le numéro 1 mondial dans la dernière manche, pour une victoire en quatre sets après plus de quatre heures d'une bataille acharnée.

"Ce soir, c'était spécial. C'était le match le plus spécial que j'ai joué à Paris, et même de toute ma carrière. Contre Nadal, ici à Paris, son court, où il a perdu seulement deux fois dans toute sa carrière... Je suis très fier, heureux. Quand tu joues contre Rafa, qui est mon plus grand rival dans ma carrière, c'est toujours très spécial. Le travail n'est pas fini. J'espère bien récupérer et bien jouer pour la finale", confiait le Serbe sur France 3 après sa victoire. Il aura battu l'ogre Nadal deux fois dans son jardin après le quart de finale 2015. Personne d'autre ne l'a fait. Reste un obstacle sur sa route: Stefanos Tsitsipas. Rendez-vous dimanche.

https://twitter.com/apobouchery Apolline Bouchery Journaliste RMC Sport