
Nadal, un Majorquin à Paris

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Approcher Rafael Nadal pour sa première journée à Paris relève de l’exploit. Cinq gardes du corps à la mine patibulaire ne lâchent pas d’une semelle le numéro 1 mondial. A quelques jours de l’ouverture de Roland-Garros, l’effervescence autour du quadruple vainqueur du tournoi est déjà palpable.
C’est dans un hôtel situé près du Pont de l’Alma que nous avons retrouvé sa trace. Après avoir avalé son petit déjeuner, l’Espagnol se rend directement à Rueil-Malmaison pour y disputer pour la première fois le Trophée Mary Cohr.
Avant son match exhibition face au Français Arnaud Clément, l’Espagnol tape quelques balles durant une heure avec son oncle et entraîneur, Toni. Le temps de prendre une douche et le clan Nadal s’installe à table en compagnie de Carlos Costa, l’ancien joueur qui s’occupe de ses intérêts. Au menu : penne avec un zeste d’huile d’olive, petit dessert au chocolat… L’Espagnol ne boude pas son plaisir.
Juste derrière lui, Arnaud Clément assiste au ballet ininterrompu des demandes d'autographes et de photos. Même les serveurs en profitent pour se faire tirer le portrait avec le célèbre gaucher qui s’y prête gentiment, non sans laisser poindre un soupçon d’agacement. Quant aux plus jeunes supporters, ils ont déjà choisi leur camp. La preuve, lorsqu’une mère invite son fils à venir voir jouer Federer, le gamin lui répond sèchement : « Non, je veux juste voir Nadal. »
Il est un peu plus de 14 heures quand le Majorquin fait son entrée sur le cours. En dépit de la nationalité française de son adversaire, il recueille tous les suffrages et s’impose largement à l’applaudimètre. Dans les tribunes, Toni Nadal et Carlos Costa observent attentivement la prestation de leur protégé. En apparence décontracté, ils échangent beaucoup à chacune de ses (rares) fautes et applaudissent sur les beaux coups. La récente défaite de Madrid, face à Federer, n’a pas entamé la confiance du clan.
La rencontre rapidement expédiée (6-3, 6-2), Nadal n’a plus qu’à se rendre en conférence de presse. Il a sa tête des mauvais jours et répond mécaniquement aux questions. Même quand on lui demande s’il souhaite habiter à Paris : « Non ! Il ne faut pas confondre travail et plaisir. » Nadal a choisi.