
Kuerten : "Je parie sur une victoire de Nadal à Roland-Garros"
Gustavo, pourquoi aimez-vous tant la France ?
J’ai toujours été fasciné par la ville de Paris. La première fois que je suis venu à Roland-Garros, j’en suis tombé amoureux. C’est si magique, si émouvant de voir cette fantastique ambiance. Quand j’étais ici, je rêvais plus grâce au respect et à l’admiration du public français pour Roland-Garros. J’avais besoin de cette surface pour faire une carrière de tennisman. Je savais que je serais un joueur de tennis. Je ne peux pas vraiment expliquer pourquoi, c’est le feeling. Tu aimes quelqu’un, mais tu ne sais pas pourquoi. J’ai construit ma force en venant à Roland-Garros. Toute l’année, je n’attendais que ça. Dès que j’étais sur ce court, je me suis senti comme le meilleur joueur du monde. En 1992, la première fois que je suis venu chez les juniors, je suis sorti très vite et ensuite, je me suis baladé dans Paris et j’ai écrit une carte postale à ma mère. Je lui disais que je progressais beaucoup ici et que je deviendrais le numéro 1 mondial un jour. Je ne croirais pas en cette histoire si je n’avais pas cette carte pour me le prouver aujourd’hui. C’est l’influence magique qu’a toujours eu Roland-Garros sur moi.
Quelle est votre relation avec le public français ?
C’est impressionnant la façon dont les gens m’aiment ici. Les Français m’adorent, ils sont chaleureux, me prennent dans leurs bras. Ils me surnomment même le Yannick Noah brésilien (rires). Leur amour, c’est ma plus belle récompense, bien plus que les trois trophées que j’ai pu remporter ici, plus que les 20 trophées que je peux avoir. La relation que j’ai avec mes fans, c’est bien plus que ce que je pouvais espérer.
« Monfils et Tsonga ont les capacités pour gagner un Grand Chelem »
Que pensez-vous des joueurs français ?
J’adore beaucoup voir jouer Monfils. Il joue avec le public de la même façon que j’avais l’habitude de faire. C’est différent quand vous le voyez jouer sur le court. Mais Tsonga est incroyable aussi. Il a un super potentiel. Je pense que ce sont les deux joueurs qui ont le plus de capacités pour remporter un Grand Chelem. Gilles Simon est toujours là, mais c’est difficile pour lui à un certain niveau. Il a besoin d’un peu plus de punch pour avoir des points gagnants ou des services gagnants. Mais quand vous avez le public de votre côté, tout peut arriver. En 2001 face à Michael Russell (victoire en cinq sets en huitièmes de finale, ndlr), je n’ai pas gagné le match, c’est le public qui l’a gagné. Quand tu comprends comme utiliser le public en ta faveur, c’est un super avantage.
Pensez-vous que Nokak Djokovic est tout seul cette année pour remporter Roland-Garros ?
C’est le grand favori. Mais même en sachant ça, je parie sur Nadal car c’est impossible ce qu’il fait. Ça n’arrivera plus jamais. Gagner neuf fois en dix ans, c’est incroyable. Pour moi, la grande question est de savoir si le superbe jeu développé par Djokovic en ce moment est suffisant pour battre le souvenir des victoires historiques de Nadal à Roland-Garros. Tout est différent ici, surtout que Djokovic pourrait affronter Nadal avant les demi-finales.
Vous adorez la France, mais pourquoi n’avez-vous jamais appris le français ?
L’année prochaine, je le promets. Je veux mieux parler. Pour cette année, c’est un peu trop tard, mais pour l’an prochain, je promets que je parlerai bien (en français).