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Federer met Djokovic à terre

Jeu, set et match pour Federer qui file en finale, et stoppe l'incroyable série de victoires de Djokovic

Jeu, set et match pour Federer qui file en finale, et stoppe l'incroyable série de victoires de Djokovic - -

Constamment accroché par Roger Federer, Novak Djokovic a craqué et s’est incliné vendredi en quatre manches (7-6, 6-3, 3-6, 7-6). Dimanche, le Suisse retrouvera Nadal en finale pour la quatrième fois à Roland-Garros.

On ne le voyait pas du tout venir. Défait cette saison en demi-finales de l’Open d’Australie, en finale à Dubaï et encore en demies à Indian Wells, Roger Federer n’avait pas le CV du futur tombeur de Novak Djokovic. Pourtant, c’est le Suisse qui est sorti vainqueur du choc qui l’opposait ce vendredi au Serbe sur la surface ocre de Roland-Garros. Et qui a offert au public de la Porte d’Auteuil, LA sensation de la quinzaine. « C’est de la folie et ce n’est même pas la finale », lâche Federer, les yeux embués. Quatre sets plus tard ((7-6, 6-3, 3-6, 7-6), voilà le numéro 3 mondial en finale contre son meilleur ennemi Rafael Nadal. « Son anniversaire c’était aujourd’hui (vendredi) non ? Je lui ai fait un cadeau en sortant Novak contre qui il a perdu ses quatre derniers matches… » Quatrième face-à-face en finale entre les deux hommes après 2006, 2007, 2008, et 23e finale de Grand Chelem pour le Bâlois, pour 16 succès.

Pour s’offrir le droit de rejouer le remake de l’édition 2008, « Roger » a réussi ce que personne n’avait encore réalisé cette saison. Faire déjouer Djokovic au point de littéralement faire sortir ce dernier du match. Une entreprise de démolition en deux temps. D’abord, le Suisse a affiché une qualité de service supérieure à celle de son adversaire avec 18 aces, dont le point du match à 6-5 au jeu décisif, service à suivre. Ensuite, Federer n’a jamais quitté son calme quand son rival, au fil des minutes, n’a cessé de multiplier les gestes de frustration.

Djokovic perd gros

Frustré, Djokovic l’a souvent été vendredi. Ses mises en jeux, constamment contestées par le Suisse et son incapacité à saisir les moments importants en sont la cause. A ce titre, ce ne sont pas les deux balles de set gâchées dans la première manche qui diront le contraire. « Ce 1er set a été monstrueux. J’ai eu un peu de chance, reconnaitra Federer, mais avec Novak c’est toujours comme ça, et c’est pour ça que j’aime le jouer. » Un set que le natif de Belgrade verra passer sous son nez au tie-break (7-6), avant de subir la loi du Suisse dans le second (6-3), de faire preuve d’orgueil dans le troisième (6-3) , et de se révolter, mais un peu tard dans le dernier (7-6).

Pour la place de numéro un mondial, « Djoko » devra attendre. Comme pour l’imitation du record de 42 victoires consécutives établi par John McEnroe en 1984. Invincible avant cette demi-finale, le Serbe est redevenu mortel, dépassé par le jeu inspiré de Federer, et semble-t-il émoussé par le manque de compétition depuis dimanche. Nul doute que les cinq jours de repos forcé qu’il a eu ne l’ont pas aidé à se hisser au niveau de l’événement. Et, dans la chaleur de la nuit parisienne, il a dû maudire la cuisse de Fabio Fognini… « C’est le plus grand match que j’ai vu à Roland-Garros », dira même Patrice Dominguez, l’ancien DTN du tennis tricolore.

Alix Dulac (avec L.C.)