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Embrouilles autour de Roland-Garros

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Près 300 personnes se sont réunies samedi à l'appel de plusieurs associations opposées au projet d'extension de Roland-Garros sur les serres de la porte d'Auteuil. D’un côté Agnès Popelin, vice-présidente de France Nature Environnement Ile de France. De l’autre, la FFT et son directeur général de Roland Garros, Gilbert Ysern.

Les serres au centre des débats

C’est le plus gros point de désaccord. D’un côté des opposants qui affirment que l’effet sur les serres sera désastreux. De l’autre, une Fédération qui estime faire la part belle aux espaces verts. « Monsieur Ysern, arrêtez de vous obstiner. On vous tend la main. Arrêtez de montrer des photos mensongères des jardins, s’emporte Agnès Popelin. Vous dîtes que les serres chaudes ne seront pas détruites, et pourtant certaines vont être détruites. Elles vont être transplantées et ce qui est transplanté va souffrir. » Dans le camp d’en face, on rétorque qu’un nouvel espace vert sera créée à la place du court numéro 1, mais surtout on affirme que le projet ne touchera pas les serres (historiques) de Formigé. « Il n’y a pas à faire de pétition pour nous empêcher de toucher les serres de Formigé. Les serres de Formigé n’ont pas besoin de protection car il est hors de question de les toucher », rétorque Gilbert Ysern.

Un toit pour une autoroute ?

Les opposants au projet d’extension de Roland-Garros détiennent selon eux LA solution. Un projet qui ambitionne notamment la couverture de l’autoroute A13. « Si on couvrait l’autoroute, ça irait mieux pour tout le monde, surtout qu’on a déjà du mal à respirer à Paris », avance Agnès Popelin. D’autant que ce projet est un projet que la Fédération avait un temps envisagé, peut-on également entendre dans le rang des manifestants. « Faux », rétorque-t-on du côté de la FFT. « Là encore, il s’agit d’une désinformation, s’agace Gilbert Ysern. C’était un projet envisagé par la mairie de Paris dans le cadre d’une candidature olympique. La Fédération a soutenu ce projet. Ce n’est pas nous qui l’avons porté. On ne peut pas nous reprocher de nous contredire. »

Une énième nouvelle étude

« Je suis par nature optimiste. Il y a cinq ans, il fallait y croire. En face de nous, il y a une grosse machine. » Agnès Popelin a pris comme une première victoire le vote à l’unanimité du Conseil de Paris qui a choisi mercredi de commander une nouvelle étude sur l’extension du site auprès d’un cabinet indépendant qui doit être prochainement désigné. « A chaque fois qu’il y a une analyse de leur projet alternatif qui conclut que le projet n’est pas envisageable pour un tas de raisons, ils font semblant de ne pas l’entendre et demande à l’étudier de nouveau », proteste Gilbert Ysern. Le résultat devrait être connu lors du Conseil du mois de mai. De son côté, la ville espère que les permis de construire de la FFT seront rapidement validés afin de lancer les travaux en 2019.

Pierrick Taisne