Bartoli : « Pas évident à encaisser »

Demi-finaliste l’année dernière, Marion Bartoli a vu son épopée à la Porte d’Auteuil stoppée cette fois dès le 2e tour, par la Croate Petra Martic (6-2, 3-6, 6-3). Une vraie déception pour la Française qui nourrissait certaines ambitions à Roland-Garros.

Marion, forcément, vous êtes déçue…

Ce n’est pas évident à encaisser. J’ai vraiment essayé de me battre au maximum aujourd’hui. Sur l’ensemble de la rencontre, Petra a beaucoup mieux joué que moi. Après, j’ai eu un sursaut d’intensité et un petit peu d’orgueil au deuxième set. Je suis arrivé à faire six bons jeux. Malheureusement, je n’ai pas réussi à garder le rythme sur le troisième. Je suis forcément déçu que cela s’arrête aussi tôt cette année. Ce n’est pas évident à gérer.

Vous réalisez vraiment ?

J’ai bien réalisé que je ne suis plus dans le tournoi de Roland Garros. Je m’en suis bien rendue compte. C’est vrai que quand on met de l’implication en dehors du cours, sur le cours, en match, en entraînement, quand ça s’arrête aussi tôt, ce n’est pas évident à encaisser. Après, il faut l’accepter, ça fait partie du sport. Il faut que j’arrive à me relancer maintenant pour le gazon. Les prochains jours vont forcément être un peu difficiles.

Finalement, vous n’étiez pas prête pour ce Roland Garros…

Je ne sais pas. J’étais peut-être en manque de matches et surtout de confiance en match. Prête physiquement, je pense que je l’étais quand même. Je ne suis pas parvenue à mettre en place mes plans de jeu qui se mettent d’habitude en marche automatiquement. Au contraire, j’ai progressivement descendu mon niveau de jeu. Mon adversaire a également fait un très bon match. Elle mérite totalement d’avoir gagné aujourd’hui.

« Les JO ? Je ne pense pas les mériter »

En arrivant à Roland-Garros, vous pensiez que les sensations allaient revenir malgré le manque de matches ?

On essaye toujours de rester positive. Si on se laisse aller à l’abattement, ce n’est pas évident non plus de rentrer sur le cours. J’ai toujours essayé de rester impliqué dans tout ce que je faisais et de progresser au jour le jour au quotidien. C’est vrai que je trouvais que j’avais déjà mieux joué que sur mon premier match donc cela prouve que mon niveau de jeu commençait à augmenter. Malheureusement, je n’ai pas été capable de tenir ce rythme de jeu au troisième set et c’est ce qui m’a fait perdre le match. Après, je ne suis pas toute seule sur le terrain, j’ai une adversaire et elle a aussi fait une très bonne partie.

Aujourd’hui, il n’y aura aucune française aux Jeux Olympiques… Est-ce que d’une certaine façon vous espérez un repêchage ?

Franchement, je ne sais pas si je le mérite aujourd’hui. Peut-être que si j’avais fait un aussi beau Roland-Garros que l’année dernière, j’aurai peut-être pu prétendre à quelque chose. Je crois qu’il vaut mieux que je reparte à l’entraînement et que je reparte travailler. Si ça arrive, ce serait extraordinaire mais si ça n’arrive pas, je ne pense vraiment pas le mériter. Pour l’instant, j’ai du mal à me projeter sur les Jeux Olympiques. Si Virginie (Razzano) reproduit le niveau de match qu’elle a fait contre Serena Williams, elle peut aller loin et arriver à se qualifier pour les Jeux Olympiques.

Virginie Razzano vous a épaté ?

Elle a été magnifique et sensationnelle hier. J’ai joué contre elle à l’Open d’Australie au premier tour et ça avait été vraiment dur au premier set. C’est une joueuse qui adore ce genre de défi-là. En général, plus elle a des tirages compliqués, mieux elle joue. J’espère qu’elle va arriver à bien récupérer pour demain. Compte tenu de tout ce qui lui est arrivée, ce serait super pour elle qu’elle vive un Roland-Garros magnifique.