
Bartoli : « Je peux battre n'importe qui »

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Marion Bartoli, comment avez-vous vécu ce match ?
J'ai joué de façon incroyable. Le premier set était parfait. J'étais très à l'aise, même si c'était mon premier match sur la Rod Laver Arena. J'avais le bon Dieu avec moi, j'ai touché beaucoup de lignes. Mais je n'ai pas la sensation d'avoir pris des risques insensés, je sentais vraiment bien mes coups.
Vous y avez cru avant la partie ?
Je savais que j'avais mes chances contre elle. Elle n'a pas un jeu qui me déborde, alors que mon jeu à moi la gêne. J'ai mis beaucoup de vitesse dans la balle. Je pense pouvoir gêner pas mal de filles avec mon niveau de jeu aujourd'hui. Ce match montre à quel point je peux bien jouer au tennis.
Est-ce que ça vous rappelle un peu votre parcours à Wimbledon en 2007 ?
La couleur de la surface n'est pas la même mais c'est vrai que ça y ressemble beaucoup. J'avais battu la même joueuse au même stade de la compétition. Pour une fois que je joue bien ici, je suis vraiment heureuse.
Vous ne viendrez plus jamais à Melbourne en traînant des pieds ?
Ca c'est fini (rires), maintenant j'espère faire aussi bien à Roland-Garros pour définitivement effacer tous mes démons. Surtout à Roland où les défaites ont toujours été très pénibles pour moi.
Cette victoire vous donne-t-il des idées pour la suite ?
Ce n'est pas pour ça que je vais gagner automatiquement le tournoi, ça ne marche pas comme ça. Mais je peux le faire, bien sûr. J'ai déjà été en finale d'un Grand Chelem. Il n'y a pas tellement de filles qui ont connu ça. Si je garde le même niveau de jeu, je peux battre n'importe qui.
Et devenir n°1 mondiale à votre tour ?
C'est toujours un de mes objectifs. Malheureusement en sport ce n'est pas comme à l'école, il ne suffit pas de réciter sa leçon pour avoir de bonnes notes. On peut s'entraîner le plus dur possible sans forcément avoir des résultats. Mais je suis très perfectionniste, jusqu'à en devenir pénible, et j'aimerais bien être N.1. Mais avant je vise déjà à retrouver le Top 10. Je crois qu'il y a quelque chose à faire au niveau du classement dans les mois qui viennent.
Est-ce que vous pensez pouvoir profiter du fait qu'aucune joueuse ne se détache actuellement dans le tennis féminin ?
Je ne raisonne pas comme ça. Je me dis que si je joue bien, j'ai des résultats et le classement progressera en fonction. Quand on tire trop de plans sur la comète, on oublie le présent. Forcément, quand il n'y a pas une Justine (Henin) ou une Maria Sharapova, les tableaux sont... différents. Mais j'estime aussi que lorsque je joue comme aujourd'hui je peux aussi battre une Sharapova.
Votre prochaine adversaire, Vera Zvonareva, ne vous réussit guère...
C'est vrai que perdre deux fois 6-0, 6-1 contre une même joueuse ne m'arrive pas souvent (en fait 6-0, 6-1 à Zurich et 6-2, 6-0 à Stuttgart en 2008). Mais ces deux matches étaient en indoor et ça l'avantage quand même beaucoup. Sur le dernier, j'étais en plus sur les rotules. C'était le dernier match de la saison, je ne mettais plus un pied devant l'autre. Je pense que même mon père m'aurait battue ce jour-là.