
Retraite de Federer: "C’était notre ambassadeur", estime Adolf Ogi, ancien président suisse
Adolf Ogi, en tant qu’ancien président de la confédération helvétique, que ressentez-vous à l’annonce de la retraite de Roger Federer, le plus grand champion suisse de tous les temps?
On est déçu. On savait que cette retraite se préparait. On savait que ce serait difficile de revenir après tant de temps sans jouer. On perd le plus grand champion suisse tous sports confondus, un ambassadeur pour la Suisse, une personnalité hors du commun, pas seulement sur les terrains mais une personnalité humaine qui a impressionné tout le monde. Il se distinguait des autres. C’était une personnalité formidable.
Pouvez-vous partager une anecdote avec nous.
J’étais aux Nations Unies, responsable pour le sport au service du développement et de la paix. C’est Kofi Annan (ancien secrétaire général) qui m’avait chargé de ce travail. Roger Federer est venu deux fois avec moi à New York lancer l’année internationale du sport et de l’éducation. Je n’ai pas pu lui payer le voyage et l’hôtel. J’ai dit à Roger Federer ‘j’ai d’abord deux choses à t’offrir: une réception avec Kofi Annan et une conférence de presse au centre des médias’. Je n’oublierai jamais. Il était à côté de Kofi Annan et j’étais tellement en tant que Suisse fier de la manière dont il a parlé. Il a informé les journalistes. Je n’avais jamais vu tant de journalistes dans cette salle. C’était notre ambassadeur qui parlait, celui-là qui représentait notre pays, notre Suisse. Non seulement comme tennisman mais comme ambassadeur.
Federer, c’était le champion et l’image qu’il véhiculait, la classe, le gentleman.
Il y a deux choses avec lui. Il y a ces résultats, sa facilité à jouer. On pensait que pour lui le tennis était facile. Il a joué le tennis d’une façon si élégante. Sa personnalité est hors-du-commun. Il a impressionné tout le monde. Sa façon d’être, un homme humain, son charisme. Il a donné à tout le monde l’impression qu’il respectait tout le monde, qu’il avait du temps pour tout le monde. C’est ça qui faisait sa popularité non seulement en Suisse mais dans le monde entier.
Que va-t-il faire maintenant ? De la politique ?
Il a ses enfants. Il veut certainement s’occuper de ses enfants. Il veut voir grandir ses enfants, il l’a dit. Je ne pense pas qu’il va entrer dans la politique. J’espère qu’il va être à la disposition du sport suisse et peut-être même du sport mondial, pourquoi pas une fonction aux Nations Unies. Il va certainement réfléchir pour prendre la meilleure décision possible.