
Pour une place au soleil

Novak Djokovic - -
Djokovic est-il intouchable ?
Les cheveux ont repoussé, mais la hargne est intacte. Vainqueur de la Coupe Davis contre la France en décembre dernier, le numéro 3 mondial, hilare, s’était fait couper les cheveux suite à un pari. Quelques semaines plus tard, « Nole » n’a pas perdu son sourire. Le Serbe n’a en effet toujours pas abandonné la moindre rencontre depuis qu’il a soulevé le Saladier d’Argent à Belgrade. Il n’a d’ailleurs laissé en route qu’un seul set lors du deuxième tour de cet Open d’Australie, contre le Croate Ivan Dodig. « Chaque victoire permet de gagner en sérénité et en confiance, confie Guy Forget, le capitaine français. Je pense qu’il n’a jamais été aussi fort, mais il le sera sans doute encore plus l’année prochaine. » Djokovic a d’ailleurs remporté quatre des sept confrontations entre les deux hommes. Vainqueur ici même en 2008 (en battant Tsonga en finale), il possède le mental nécessaire pour faire craquer Murray.
Murray a-t-il l’étoffe ?
Cette deuxième finale à Melbourne va-t-elle être la bonne pour Andy Murray ? A 23 ans, le Britannique n’a toujours pas remporté le moindre Grand Chelem malgré deux finales. Mais son bourreau, le Suisse Roger Federer, ne sera cette fois-ci pas sur sa route. Victorieux des trois dernières oppositions contre Djokovic, Murray est également capable de passer à côté quand la pression monte d’un cran. Bon serveur au grand gabarit, « il ne doit pas avoir de complexe, prévient Guy Forget. Il ne doit pas être attentiste et attendre la faute de l’adversaire. Il possède toutes les armes du tennis. A lui de les utiliser le jour J. » Ancien DTN français, Patrice Dominguez reprend : « J’ai le souvenir de Murray en demi-finale du Masters à Londres il y a trois mois contre Nadal. Il a fait un match exceptionnel. S’il renouvelle ce type de rencontre, il peut inquiéter Djokovic. Sinon… »
Est-ce le début d’une nouvelle ère ?
Depuis la rencontre opposant Tsonga à Djokovic en 2008, il s’agit de la première finale d’un Grand Chelem qui se disputera sans Rafael Nadal ou Roger Federer. « Il fallait bien que cela arrive un jour, confie Patrice Dominguez. Ça ne pouvait pas durer éternellement. Federer n’est pas inusable. Il est passé inexplicablement à côté de sa demi-finale. Le problème de Nadal, c’est son physique. Il l’a tellement sollicité... Comme tous les Espagnols. Quand ils arrivent à 25 ans, ils sont vieux, usés. » De là à jeter le Suisse et l’Espagnol, il y a un fossé. Les deux hommes sont toujours des prétendants aux levées du Grand Chelem, mais avec l’avènement de Murray et Djokovic, on peut imaginer une rotation au sommet de la hiérarchie mondiale.