
Open d'Australie: Seize ans après Monfils, Mayot triomphe chez les juniors
Depuis le succès de Geofffrey Blancaneaux à Roland-Garros en 2016, le tennis français n’avait plus soulevé un trophée chez les juniors. Harold Mayot a mis fin à cette attente en remportant le titre ce samedi à Melbourne.
Dans le décor grandiose de la Rod Laver Arena, malheureusement peu remplie en fin de matinée, le Messin, encore âgé de dix-sept ans pour quelques jours, a dominé le Montpelliérain Arthur Cazaux en deux manches (6-4, 6-1).
Mayot: "Le contrat est rempli"
Un instant magique dans la carrière du jeune joueur français, qui avait atteint les demi-finales à Wimbledon l’an passé.
"J’avais en tête de gagner un Grand Chelem juniors, le contrat est rempli. C’est une émotion de dingue, s'est réjoui le prometteur joueur tricolore. J’ai réussi à gérer la pression et c’est ce dont je suis le plus fier: jouer mon meilleur tennis sur le match le plus important de la tournée."
Comme ils le font depuis quelques années, les organisateurs avaient programmé cette finale des juniors sur la Rod Laver Arena. Un sacré souvenir pour les Tricolores.
"Je me suis souvenu de beaucoup de matchs qu’a joué Rafa, a encore indiqué Harold Mayot. A l’échauffement, c’était incroyable de pouvoir jouer dans ce stade. On ne sent pas forcément à sa place car on est jeunes, on n’a rien prouvé."
Un bourreau de travail qui ne veut pas se griller
Originaire de Metz, Harold Mayot a rejoint Paris depuis la rentrée 2018. Il est cornaqué par Thierry Tulasne, ancien champion du monde juniors en 1980. Celui-ci loue sa motivation et son acharnement au travail. "Il va courir à 6h du matin, il s’entraîne six heures par jour, il faut parfois que je l’arrête, déclare Thierry Tulasne. Il est passionné de tennis ce jeune homme."
L’avenir proche, c’est un Challenger à Cherbourg. Harold Mayot est déjà 527e à l’ATP grâce à un quart de finale au Challenger de Bendigo, mi-janvier. Il avait d’ailleurs "dégommé" son premier top 100 en battant le Bélarusse Gerasimov. Ensuite, il devrait être récompensé par la FFT par une wild-card à l’Open 13 de Marseille en février prochain. Ce trophée ouvre évidemment des portes.
"L’erreur de beaucoup de jeunes c’est de brûler les étapes, souligne pourtant Harold Mayot. Si je sens que je n’ai pas le niveau de jeu, je repartirais en Futures. Le Danois Rune, qui a gagné Roland-Garros juniors, est parti dans des Challengers et il perd beaucoup. Il fait une erreur selon moi."
Thierry Tulasne estime que son poulain est "peut-être un mélange de Sébastien Grosjean et d’Arnaud Clément. Il adore courir. Il n’est pas grand de taille, il doit construire ses points. En terme de système de jeu, de schéma tactique, on tend vers Novak Djokovic. Couper les trajectoires."
Maintenant, il faut rester prudent. Le pallier à franchir n’est pas évident. Exemple le plus frappant: Clément Morel, victorieux à Melbourne en 2002, n’a jamais percé et il s’est reconverti joueur de poker professionnel.