Open d'Australie: la révélation, Ons Jabeur s’en remet à son coach français

Il y a encore des coaches français présents à l’Open d’Australie. Si Sam Sumyk, qui s’occupe d’Anastasia Pavlyuchenkova, est connu, Bertrand Perret découvre la lumière d’un quart de finale de Chelem avec Ons Jabeur.

Pour le premier quart de finale de Grand Chelem de sa carrière, Ons Jabeur se sentira peut-être un peu perdue ce mardi dans l’immensité de la Rod Laver Arena. Mais la Tunisienne pourra compter sur le regard et les mots doux de Bertrand Perret. Peu connu du grand public, cet Alsacien est son chaperon. Paul-Henri Mathieu avait travaillé avec lui à ses débuts. Ensuite, ce quinquagénaire a "pas mal bourlingué", pour reprendre son expression. Il pourrait même écrire un guide de tourisme. Jugez plutôt.

Passé par le Mexique, la Russie et la Chine

"Pendant vingt ans, je suis resté à Strasbourg car j’avais des enfants et ce n’était pas évident de voyager, raconte-t-il. Maintenant, ça fait dix ans que je suis sur le circuit. J’ai commencé avec des joueurs russes, j’ai vécu trois ans à Moscou. Ensuite, je suis allé en Amérique centrale, où j’ai coaché une Mexicaine. Après, j’étais un an et demi avec la Chinoise Peng Shuai. Et là, ça fait trois ans que je suis avec Ons. Ça m’a permis de voir les différents styles d’entraînement."

Le plaisir qu’il ressent à guider Ons Jabeur est flagrant. "Elle est vraiment facile à vivre. Tout le monde l’apprécie, détaille-t-il. Elle adore le foot. Si elle pouvait remplacer les entraînements de tennis par des entraînements de foot, elle serait la plus heureuse. Il y a eu un changement dans son état d’esprit l’hiver dernier. Elle a pris le taureau par les cornes en se montrant plus professionnelle."

Le premier surpris par la progression de Jabeur

Bertrand Perret avoue néanmoins être surpris par son parcours à Melbourne. Tout s’accélère très vite. "On aurait tout de suite signé pour un quart de finale, affirme-t-il. Elle a du talent, on le sait. On a passé le mois de décembre à effectuer une grosse pré-saison en Tunisie. Elle a beaucoup travaillé, notamment au niveau physique. Elle se sent mieux dans son corps et sa tête."

Et Ons Jabeur ne se fixe pas de limites. Même face à l’Américaine Sofia Kenin, 15e mondiale, qui a collé une bulle au troisième set à Coco Gauff. Mardi, la Tunisienne pourrait devenir la première Maghrébine à atteindre le dernier carré d’un Grand Chelem. Hicham Arazi et Younes El Aynaoui avaient eux "bloqué" en quart de finale.

Éric Salliot