
Moretton: "Tout le monde peut rejoindre l’équipe, peut-être Yannick Noah plus que n’importe qui…"
Lancé dans sa quête de la présidence la Fédération Française de tennis depuis le 9 janvier, Gilles Moretton a tenu un point presse ce jeudi à Paris pour répondre à Bernard Giudicelli, candidat à sa propre succession depuis quelques semaines. L’ancien joueur, aujourd’hui âgé de 62 ans, en a profité pour annoncer la ralliement d’Arnaud Di Pasquale. C’est tout sauf une surprise car l’ancien DTN avait entretenu des relations compliquées sous le mandat de Bernard Giudicelli. Dans une vidéo sur Twitter le médaillé de bronze olympique à Sydney, a expliqué sa démarche.
"Nous nous retrouvons sur les valeurs, sur l’éthique. Sur la démocratie aussi, déclare Arnaud Di Pasquale. De ne pas vouloir former des champions à tout prix. On sent qu’il n’est pas animé par volonté de briguer la présidence pour le pouvoir ou pour l’argent ou pour la photo mais par passion. Oui, il coche toutes les cases."
Après Arnaud Clément, Amélie Castera, Eric Deblicker et François Jauffret, c’est un soutien de poids pour Gilles Moretton, lequel promet d’autres ralliements de marque avant l’élection du 12 décembre.
"Je ne cherche pas quelqu’un qui va me cirer les pompes"
On pense évidemment à Yannick Noah, son frère d’armes puisqu’ils ont fréquenté le sports études de Nice lorsqu’ils étaient adolescents. Mais Gilles Moretton n‘ira pas supplier son ami de quarante ans. "Tout le monde peut rejoindre l’équipe, peut-être Yannick plus que n’importe qui, avance-t-il prudemment. Mais vous connaissez le système… Aujourd’hui, il y a énormément de gens qui sont liés financièrement à la Fédération. Je suis en contacts avec la famille du tennis. Il y a une seule personne avec laquelle je ne m’entends pas, vous imaginez laquelle. Concernant Yannick (Noah), oui, je suis en contact avec lui. Mais aujourd’hui, je vais chercher des compétences, je ne cherche pas une couleur politique ou quelqu’un qui va me cirer les pompes. Ma philosophie, c’est de ne démarcher personne. Les joueurs actuels viendront s’ils en ont envie. Vous imaginez aujourd’hui qu’ils ne me soutiennent pas… Je rappelle que le Président a été interdit de vestiaire de coupe Davis à Lille, c’est assez rare."
Avant de reprendre le TGV pour la Haute-Loire, Gilles Moretton se dit optimiste: "Le 9 janvier, je suis parti sur la route. J’ai plus de 25.000 kilomètres au compteur. Sur les 7.800 clubs que compte la France, j’en ai rencontré plus de 2.000. Notre mouvement 'Ensemble pour un autre tennis' représente 6 ligues majeures, soit 63% des licenciés en France. Je ne parlerais pas de voix car le mode d’élection est assez complexe. J’ai décidé de monter au filet car on ne peut pas accepter que ce que j’ai pu lire récemment. Le Président qualifie son bilan d’’’exceptionnel’’ et j’estime que c’est de l’auto-satisfaction. Pour moi, il se traduit par un triple échec."
Ancien membre de l‘équipe de France au début des années 80, Gilles Moretton n’a pas digéré la manière dont Bernard Giudicelli a défendu la Coupe Davis. "C’est un patrimoine que nous avons laissé nous échapper, déclare-t-il. Nous, la France, devions prendre une position ferme et nous battre. Par respect pour notre histoire, pour les Mousquetaires. Mais on a vu un président qui a fait le grand écart puis un cavalier seul. Derrière, on a abouti à une vente de ce qui était un pilier du tennis français."
Très attiré par le filet durant sa carrière, Gilles Moretton est clairement passé à l’offensive. Ripostes à prévoir.