Tsonga, le court des miracles ?

Dernier Français capable d’intégrer le Top 8 de la Race, Jo-Wilfried Tsonga va devoir passer outre son usure physique pour réussir le même tour de force que l’an passé : s’imposer à Bercy et assurer une présence tricolore au Masters de Londres (22-29 nov.).

Les miracles frappent rarement deux fois à la même porte. Il en faudra pourtant un nouveau à Jo-Wilfried Tsonga pour participer dans deux semaines à son second Masters d’affilée. Un genou récalcitrant, un tableau infernal et l’obligation de s’imposer à Bercy n’avaient pas empêché « Big Jo » de décrocher son billet la saison passée. Mais la tâche, difficile à l’époque, a cette fois des allures de mission impossible. « C’est mort, laissez-moi avec ça ! », a même lâché le Manceau cette semaine à Valence, après avoir jeté l’éponge au premier tour contre le Russe Mikhail Youzhny, à cause de poignets en vrac. Entre douleurs et usure mentale, la route vers Londres paraît semée d’embûches.

« Il y a une grande lassitude, tous les échos de l’encadrement, des médecins vont dans ce sens », commentait le directeur du rendez-vous parisien Jean-François Caujolle, quelques heures avant le coup d’envoi du tournoi. Le neuvième joueur mondial a montré des signes inhabituels de nervosité ces derniers temps, sans doute nourris par sa frustration de ne pas pouvoir donner sa pleine mesure dans la dernière ligne droite. « On l’a vu dernièrement sur le court dans un état d’excitation anormal, poursuivait Caujolle. A partir du moment où la tête ne va pas, on se trouve des pépins physiques, des justifications à des résultats décevants. Mais ses bobos ne devraient pas l’handicaper à Bercy. » Tsonga, qui effectuera ses débuts à Bercy lundi soir en double, devrait disputer son premier simple mardi.

Si on se met à faire des calculs, une qualification reste mathématiquement jouable. Onzième au classement de la Race 2009, Tsonga peut encore doubler les joueurs qui détiennent actuellement les deux derniers sésames londoniens : Nikolay Davydenko et Fernando Verdasco, qui comptent 845 et 515 points d’avance sur le Manceau. Il lui faudra donc atteindre au moins la finale, qui rapporte 600 points, voire aller chercher les 1000 points de la victoire finale, et espérer une contre-performance du Russe et de l'Espagnol. Autant dire que Tsonga n'a pas toutes les clés en main, et ce d'autant que tous les meilleurs mondiaux sont là, hormis Andy Roddick. La blessure au genou gauche de l’Américain pourrait cependant offrir un ultime strapontin pour Londres. Celui sur lequel s’est assis Gilles Simon l’année dernière après le forfait de Rafael Nadal. Tsonga saurait probablement s’en contenter.

La course au Masters
Six joueurs ont d’ores et déjà déroché leur billet pour le Masters (Federer, Nadal, Djokovic, Murray, De Potro, Roddick), qui se tiendra du 22 au 29 novembre à Londres. Mathématiquement, ils sont encore sept en course pour les deux dernières places. Le point sur les prétendants :
7. Nikolay Davydenko (RUS) : 3 540 pts
8. Fernando Verdasco (ESP) : 3 210 pts
9. Robin Soderling (SUE) : 2 830 pts
10. Fernando Gonzalez (CHL) : 2 780 pts
11. Jo-Wilfried Tsonga (FRA) : 2 695 pts
12. Radek Stepanek (RTC) : 2 265 pts
13. Marin Cilic (CRO) : 2 250 pas

Tsonga qualifié si…
- Il remporte le tournoi et Verdasco n’est pas finaliste
- Il remporte le tournoi, Verdasco est finaliste et Davydenko ne passe pas le troisième tour
- Il est finaliste, Verdasco ne passe pas le deuxième tour et Gonzalez ne remporte pas le tournoi

Le barème de Bercy
- Victoire : 1000 pts
- Finale : 600 pts
- Demi-finale : 360 pts
- Quart de finale : 180 pts
- 3e tour : 90 pts
- 2e tour : 45 pts
- 1er tour : 10 pts

La rédaction - Sylvain Coullon