
Mahut-Herbert, les coulisses de la réconciliation
Après avoir remporté l’Open d’Australie en début de saison, la paire française de double composée de Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert a certainement vécu son année la plus difficile sur le plan relationnel. La cause: la volonté pour Herbert de prioriser le simple.
Loin des yeux à Paris et Wimbledon
Une décision mal vécue par Mahut qui a dû jongler cette saison entre les partenaires, et qui a éloigné les "deux frères". Cela se concrétise sur les deux Grands Chelems suivants de la saison. Orphelin de Herbert qui ne s’aligne pas en double à Roland-Garros, Mahut trouve au dernier moment un partenaire en la personne de Jurgen Melzer (défaite au 2e tour). Puis il se hisse en finale de Wimbledon avec Edouard Roger-Vasselin, pendant que Herbert fait équipe avec Andy Murray. Une décision qui a éloigné encore un peu plus les deux hommes, qui se retrouvent finalement au Masters 1000 de Cincinnati à la mi-août. Quatre mois après leur dernier tournoi commun. Autant dire une éternité.
Au bord du divorce à l’US Open
Le point culminant de la crise arrive à l’US Open. La paire française est sèchement éliminée dès le premier tour 6-3 6-1 face à une paire peu habituée au circuit de double Shapovalov-Bopanna. La conférence de presse qui suivra, assez tendue, renforcera l’idée d’une séparation. Nicolas Mahut annonçant jouer le tournoi de Metz avec Edouard Roger-Vasselin. On se dit alors que leurs chemins vont se séparer. "On a touché le fond à l’US Open, reconnaît Pierre-Hugues Herbert. Je pense qu’en cinq ans, on n’avait jamais aussi mal joué et on n’avait jamais été aussi mal à l’aise sur le terrain. C’était important de toucher le fond."
Le milkshake et le burger de la réconciliation
Au bord de l’implosion, les deux hommes décident de s’expliquer les yeux dans les yeux. Le lieu de l’échange: une de leurs chambres d’hôtel à New York. La discussion est franche, sans langue de bois et se fait autour d’un milk-shake et d’un burger. "Il y a eu une bonne discussion et ça part souvent de là. Et c’est peut-être dans cette chambre d’hôtel qu’on a gagné Bercy", confie Herbert avant d’ajouter: "On s’est redonnés une chance. On a réussi à se retrouver sur la même longueur d’ondes. Moi, j’ai réussi à me remettre la tête à l’endroit après cette tournée américaine catastrophique. On s’est retrouvés et c’est génial."
Mahut abonde dans le même sens: "C'est comme dans une relation de couple: est-ce qu'avec votre femme c'est facile tous les jours? Il y a des moments où cela n'est pas toujours tout rose, mais notre grande force c'est qu'on se dit les choses avec franchise et honnêteté. On a des désaccords mais, au final, on repart ensemble et à partir du moment où on a le plaisir d'être ensemble sur le terrain, là où ce sera compliqué c'est le jour où on n'aura plus envie. Là, on avait encore envie."
Et ils se sont plutôt bien retrouvés, car ils finissent le circuit avec un titre à Bercy dont ils rêvaient. C’est leur 7e Masters 1000 commun. Ils semblent plus forts que jamais avant le Masters de Londres, et la phase finale de la Coupe Davis à Madrid. Sébastien Grosjean les avait sélectionnés avant leurs retrouvailles. Le capitaine a (déjà) eu du nez.