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Pitkowski : "C'est aux joueurs de prendre la main"

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Une nouvelle fois, cette génération de joueurs français qu’on disait dorée a échoué en Coupe Davis, battue par la Grande-Bretagne en quart de finale. La faute au capitaine Arnaud Clément ? Sarah Pitkowski, membre de la Dream Team RMC Sport, se projette sur l’avenir.

La blessure de Simon, le tournant du match ?

« Je ne pense pas que le tournant, ce soit la cheville de Gilles qui a commencé à le faire souffrir au début du quatrième set. Il faut savoir qu’Andy Murray avait une gêne à l’adducteur puisqu’on l’a vu glisser à deux reprises vendredi et samedi, et lui non plus n’était pas spécialement bien tout au long du match : il a commis un nombre incalculable de fautes, 48 directes sur les trois premiers sets. Il y avait une opportunité : Gilles menait un set à zéro, 4-2, a eu une balle de 5-2. Il y a eu ce tie break qu’il a très bien débuté avec ce mini break d’entrée. »

La malédiction du tie break

« Le match de Gilles est à l’image de tout ce quart de finale : certes on a perdu mais pourtant, dans chacun des trois matches perdus par l’équipe de France, il y a eu des occasions. Et à chaque fois, ça s’est joué au tie break. Que ce soit Tsonga face à Murray, en double hier ou aujourd’hui. Si on tourne à deux sets à zéro, Murray est dans un tel état d’énervement que je ne donne pas cher de sa peau au troisième set. A chaque fois, ça s’est joué à pas grand-chose. C’est un peu le week-end des occasions manquées. »

Une génération sans titre

« Il y avait la place : les nations avec les tous meilleurs mondiaux n’étaient pas présentes. Les années avançant, on se dit qu’il est fort probable que cette génération qu’on a eue parte sans titre en Coupe Davis qu’elle aspirait à gagner. On parlait de cette fameuse génération homogène mais c’est peut-être ce qui nous a perdu : ils étaient tellement interchangeables sur le papier que les différents capitaines n’ont peut-être pas été assez audacieux pour imposer des joueurs de simple ou de double parce que tout le monde pouvait jouer en simple ou en double. Et au final, ça donne ça : on n’est pas loin, mais ça ne passe pas. »

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- © AFP

Murray porté par la foule

« Andy Murray porte toute l’équipe de Coupe Davis sur ses seules épaules. Ses larmes, c’est un soulagement : depuis vendredi, toute l’équipe repose sur lui. Tu ne joues pas pour toi : tu joues pour ton équipe, devant ton public. Il joue avec son public, il a raison de le faire. A Belgrade, Djokovic monte sur la chaise et harangue la foule en disant ‘’on va les tuer’’. C’est la magie de la Coupe Davis : quand vous êtes à domicile, vous pouvez être porté par votre public. Les larmes de Murray, c’est plutôt le signe du soulagement et d’une fatigue extrême, physique et nerveuse. »

Arnaud Clément en danger ?

« Si on demande l’avis aux joueurs, j’ai du mal à croire qu’ils diront qu’Arnaud Clément n’est pas le bon capitaine. Ce sont et Arnaud Clément et les joueurs qui doivent prendre une décision sur l’esprit à donner à cette équipe de Coupe Davis et comment faire les choix. Parce qu’on sait qu’Arnaud Clément ne prend pas les choix définitifs, il les partage avec les joueurs. Il va falloir qu’ils se réunissent et prennent les décisions : est-ce que, quand on vient en Coupe Davis, on est sûrs d’être alignés en simple et en double ? Est-ce que, quand on prend une place dans les quatre, on peut se permettre de dire que j’attends dimanche pour jouer ? Ça vaut pour Richard Gasquet mais aussi pour Gaël Monfils, qui a fait aussi ce genre de choses. Je pense que c’est aux joueurs de prendre la main et là, le capitaine les portera. »