
Coupe Davis : Clément en danger, la tentation Noah ?

- - AFP
Un seul mot sur toutes les lèvres : frustration. Frustration de ne jamais passer si loin de l’exploit. Frustration de voir une génération qu’on disait dorée échouer dans sa quête du Graal. Et comme souvent en cas d’échec, le chef est le premier à en faire les frais, Arnaud Clément semble désormais sur un siège éjectable.
Nommé en 2013 à la place laissée vacante par Guy Forget, le finaliste de l’Open d’Australie en 2001 annonçait d’emblée la couleur : « Ce n’est pas une fin en soi d’accéder au capitanat pour moi. Mon but est vraiment que la France remporte la Coupe Davis à nouveau. » A nouveau. Car depuis 2001, date du dernier succès français, les Bleus font chou blanc : Clément était d’ailleurs des qualifications lors du dernier sacre mais n’avait pas participé à la finale.
Troisième échec d’affilée
Les trois échecs successifs commencent à peser lourd dans le CV de Clément. En 2013, la France, déjà avec Jo-Wilfried Tsonga et Gilles Simon (remplaçant de Richard Gasquet, forfait), s’inclinait en quart de finale face à l’Argentine malgré son statut de favorite : une première qui laisse des traces mais le bizuth a le bénéfice du doute. Le tableau est encore plus noir en 2014 : certes, les Bleus atteignent la finale. Mais le scénario de la défaite face à la Suisse de Roger Federer et Stan Wawrinka créé la polémique, avec cette blessure de Tsonga dissimulée jusqu’au dernier moment.

Une gestion contestable et un manque de capacité de transcender ses joueurs : voilà ce que reprochent certains à Arnaud Clément, à l’image d’un Jean Gachassin entre respect et envie de changement. « Peut-être faudra-t-il l'apport de quelqu'un qui les rende tueurs, résume le président de la fédération française de tennis. Je ne veux pas créer une zizanie mais il y a peut-être des choses à revoir. »
Noah futur capitaine ?
Et le nom d’un certain Yannick Noah de revenir sur toutes les lèvres… Le vainqueur de Roland-Garros en 1983, capitaine de Coupe Davis lors des sacres tricolores en 1991 et 1996, déclarait en novembre dernier, quelques jours après la finale perdue par l’équipe de France : « Si demain les cinq joueurs me disent ‘‘Yann, on y va’’, là, c’est chaud, confiait-il sur Infosport+. Mais s’il y en a un qui hésite, même pas en rêve, ça ne m’intéresse même pas, je ne veux même pas en parler. C’est les cinq, mais à fond. Là, ce serait intéressant. Et peut-être qu'on aurait une chance. Mais si je m’y mets, ça ne va pas rigoler. » Avant de confier sur RMC Sport, à propos du capitaine actuel : « J’aime bien Arnaud. Je sais qu’il a beaucoup de difficultés. »
La différence, c’est qu’après ce nouvel échec, les joueurs ne semblent pas hostiles à l’idée : « Yannick l’a gagnée en tant que capitaine. Forcément, il a une expérience dans la compétition donc il est à même de pouvoir nous apporter des trucs. Moi je suis prêt à tout. Malheureusement, ce n’est pas moi qui décide de tout. Evidemment qu’il est le bienvenu quoiqu’il arrive…. en tout cas pour ma part. » Celui qui conseille aujourd’hui Lucas Pouille ressemble fort à une dernière carte à abattre pour cette génération dorée. L’heure tourne pour les Tsonga, Simon, Gasquet et autres Monfils, tous autour de la trentaine, tous promis à des merveilles mais toujours pas sacrés, ni en Grand Chelem, ni en équipe.