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Benoît Paire: "Aujourd'hui, je dis non à l'US Open"

Benoît Paire, défait ce samedi par Elliot Benchetrit à l'Ultimate Tennis Showdown, s'est confié à RMC Sport. Il fait le point sur sa condition physique, encore loin d'être optimale, et partage ses craintes concernant la tenue de l'US Open dans le contexte de l'épidémie de Covid-19.

Vous avez perdu votre match du jour de l'Ultimate Tennis Showdown (UTS) face à Elliot Benchetrit à la mort subite. On vous a entendu dire que vous étiez très fatigué et que vous aviez "le physique de Paul Le Poulpe"?

(sourire) J’ai eu pas mal de pépins depuis la reprise, c’est un peu normal après n’avoir rien fait pendant deux mois avec le confinement. Physiquement je ne suis pas bien du tout, j’ai eu mal à l’épaule au début, puis au genou et je n’ai pas pu m’entraîner normalement cette semaine. Il faut que je fasse attention, après j’ai encore le temps, on ne sait pas ce qui va se passer, on ne sait pas trop quand cela va reprendre. US Open pas US Open, Washington pas Washington. C’est difficile pour nous et surtout pour moi qui ne suis pas un grand fan de l’entraînement, ce n'est pas ce qui me fait kiffer. Je sais que j’ai besoin de deux ou trois semaines pour me remettre en forme.

Vos réactions sur le court font le buzz, vous vous éclatez dans ce format de l’UTS?

Ça change, c’est différent, il faut avoir un style de jeu particulier, le fait d‘être concentré à tous le points, ce n’est pas mon habitude! Je me fais assez vite distancé avec les bonus et surtout dans le premier quatre-temps que je n’ai pas encore gagné, parfois cela fait quatre points d’écart.

Cette concentration permanente, cela pourrait être un axe d’amélioration?

Je n’arriverai pas au bout d’un match sur le circuit (sourire)! Si je me concentre trop, j’explose vite. En revanche, mieux jouer les points importants cela peut être un axe de travail c’est certain.

Et tout va bien avec les arbitres de l’UTS?

Cela fait du bien de pouvoir être naturel. On se rend compte que les gens aiment ça. Je parle à l’arbitre, les gens apprécient. Cela m’aide, je peux me libérer au niveau de l’arbitre et je préfère lui dire ce que je pense et une fois le match fini on n’en parle plus. Sachant que les gens font comme ça quand ils jouent au tennis dans le quotidien, un match à 30 ou 30/2 ce sont les premiers à parler, lancer la raquette. 

On a appris que Frances Tiafoe était positif au Covid-19 en marge de l’exhibition d’Atlanta malgré un protocole sanitaire très strict. Cela montre que ce sera vraiment complexe aux Etats-Unis lors de l’US Open. Comptez-vous vous rendre à New York?

Aujourd’hui, je dis non. Quand je vois les conditions actuelles sur place, ce qu’il faut faire pour y participer, je préfère limite attendre les tournois en Europe comme Madrid et Rome tranquillement. Il y a un mois j’aurais dit 'cela va mieux, les bars rouvrent, les restaurants rouvrent', mais là c’est un peu la catastrophe. Maintenant il y a des risques à y aller. Même si on y va, il y a des risques car il y a beaucoup de cas sur place.

Vous jugez qu'il y a trop de risques...

Y aller c’est prendre le risque de se faire contaminer. Même si moi le premier j’ai envie de jouer au tennis, de voyager, car c’est notre quotidien. Si c’est y aller avec des risques et observer une quarantaine au retour, cela parait compliqué car si on joue l’US Open, on doit sacrifier Madrid et Rome. Il faut trouver des vols pour y aller, et pour rentrer aussi. Même s’il y a la contrainte financière avec l’interruption de la saison et le besoin de jouer, à un moment je préfère ne pas jouer et rester en vie et en bonne santé.

Anthony Rech