Tokyo: "au top", Paire ne peut pas "rêver mieux"

C’est un Benoît Paire épanoui qui s’est confié à RMC Sport ce samedi après sa brillante qualification pour la finale du tournoi ATP 500 de Tokyo aux dépens du Japonais Kei Nishikori. Le tennisman français évoque son rendez-vous de dimanche face à son pote Stan Wawrinka, mais aussi l’équipe de France de Coupe Davis.

Benoît Paire, vous allez disputer à Tokyo votre première finale dans un tournoi ATP 500. Que ressentez-vous ?

Je suis très content. Ça a été un très gros match face à Nishikori (1-6, 6-4, 6-2). Je n’ai rien lâché. Comme depuis le début de la semaine, je gagne tous mes matches en trois sets. C’est une grande satisfaction de me retrouver en finale du tournoi ATP 500 de Tokyo. Je joue contre mon meilleur pote, Stan (Wawrinka). Ça va être compliqué. C’est une finale assez étrange, mais j’ai vraiment envie de la gagner. Je me sens bien en ce moment. Je n’ai rien à perdre. J’espère surtout qu’on va passer du bon temps sur le court.

Comment battre votre pote Stan Wawrinka ?

On a tous les deux les clés. On sait comment jouer l’un contre l’autre. Je sais qu’il ne va jouer que sur mon coup droit, mais j’ai progressé sur ce coup. Ce sera un match différent des autres. Il y aura beaucoup d’émotion en entrant sur le court. Stan a gagné deux Grands Chelems (Open d’Australie et Roland-Garros). Je l’ai joué quand ce n’était pas le cas. Il a forcément plus de confiance. Il est numéro quatre mondial, ce n’est pas pour rien. J’ai deux, trois clés que je vais utiliser et qui peuvent marcher. Mais je veux surtout donner le maximum pour ne pas avoir de regret.

Après votre blessure au genou en 2014, vous avez déclaré être de retour avec de nouvelles ambitions…

Oui, c’est un nouveau Benoît. Quand on est arrêté pendant huit mois et qu’on voit les autres sur le terrain, ça donne d’autres motivations. Je le montre depuis le début de l’année. Je m’accroche à chaque match. Je ne lâche rien. Ça fait la différence. Même quand je suis mené un set à zéro face à Nishikori et même s’il joue mieux que moi, j’essaie de m’accrocher et finalement, ça me sourit. C’est une très bonne année. Ça montre à tout le monde que j’ai progressé au niveau mental et au niveau de mon coup droit.

On a l’impression que vous êtes épanoui, y compris dans votre vie personnelle…

Oui, je suis très heureux dans ma vie personnelle. A tous les niveaux. Je ne vais pas rentrer dans les détails car c’est ma vie privée, mais j’ai une famille qui me soutient à fond. Tout va très bien. Je suis au top. Je ne peux pas rêver mieux. Toutes les personnes qui me sont chères, notamment le panda (surnom de la chanteuse Shy'm, sa compagne) me font du bien. 

Avez-vous été contacté par Yannick Noah, nouveau capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis ?

Pour être honnête, je ne pense qu’à la finale de Tokyo. Bien sûr qu’on a parlé de la Coupe Davis parce qu’il y a eu un changement de capitaine, mais je ne suis pas sûr que ce soit vraiment le moment d’en parler. La prochaine rencontre sera en février (face au Canada). Il peut se passer beaucoup de choses. Forcément, je me replace pour la Coupe Davis, mais avec Gaël (Monfils), Jo (Tsonga), Richard (Gasquet) et Gilles (Simon), il y a devant des joueurs qui jouent très, très bien. C’est au capitaine de faire ses choix. Evidemment, si la Coupe Davis se déroulait demain, je serais en bonne position. Mais ce n’est pas le cas. Je prends mon mal en patience et j’espère être sélectionné.

On vous a vu avec plein de straps sur vos chaussures...

Mes chaussures sont complètement déchirées, toutes trouées. Elles sont mortes mais le problème, c'est qu'il n'y a pas de magasin de mon équipementier ici. Je ne peux donc pas en acheter des nouvelles. Celles-là me portent chance donc je n'ai pas envie de les changer. Je mets du strap, je soigne mes chaussures avant chaque match et elles tiennent pour l'instant. Après elles iront à la poubelle mais pour l'instant, ce sont mes chaussures porte-bonheur. 

Propos recueillis par Camille Gelpi