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Gasquet : "Sur l'ATP, tu peux rien faire, tu ouvres un peu la bouche, tu dis merde, c'est 3.000 dollars d'amende"

Richard Gasquet monte au filet contre l'ATP

Richard Gasquet monte au filet contre l'ATP - @IconSport

Richard Gasquet a donné une interview savoureuse au journal L’Equipe dans laquelle il égratigne les instances dirigeantes du tennis et l’évolution du jeu. Notamment l'ATP.

L’UTS lui a donné des ailes. Richard Gasquet s’est libéré avec les années du costume de "petit Mozart" du tennis français qui l’engonçait. Le Biterrois est apparu ces dernières semaines sous un jour nouveau, évoquant avec une franchise déconcertante la crise de gouvernance du tennis mondial, très criante pendant la pandémie de coronavirus.

Demi-finaliste de la première édition de l’UTS, un nouveau format de compétition imaginé par Patrick Mouratoglou, Richard Gasquet appelle à tirer des leçons de cette nouvelle expérience pour rafraîchir un sport "trop aseptisé", figé dans son conservatisme, pas assez en phase avec l'époque. 

Gasquet plaide pour "moins de faux-semblants"

"Il y a un juste milieu à trouver. Sur l'ATP, tu peux rien faire, tu ouvres un peu la bouche, tu dis merde, c'est 3.000 dollars d'amende. Le coach murmure quelque chose, on t'aligne direct. C'est insupportable !", clame au quotidien l’Equipe le tennisman français, comme libéré d’un poids.

"Il faut qu'il y ait plus de liberté, a-t-il enchaîné. Moins de faux-semblants. Plus de spectacle. Pouvoir parler au coach. Entendre ce que dit ton adversaire, ça peut être pas mal." Le Français penche aussi pour un format de jeu raccourci. 

Gasquet: "L'ATP ? Ils sont tout simplement dépassés"

"Je ne sais pas s'il y a quelqu'un qui aime plus le tennis que moi, mais je ne peux plus regarder Roland-Garros, je ne peux pas regarder quatre ou cinq sets, même pour un Federer-Nadal, avoue-t-il. Quand ça fait 1h20 que tu regardes, que ça fait 7-6, et 0-1 avec le mec qui se fait breaker au début du deuxième, je suis cuit. C'est fatigant. Je ne vous dis pas qu'il ne faut faire que des formats extrêmes, mais il y a peut-être un truc à trouver."

Voilà pour le format des matches, mais la compétition n’a pas encore officiellement repris. Et ne reprendra peut-être pas comme prévu aux Etats-Unis le 14 août, alors que le pays s’enfonce dans une très grave crise sanitaire. L’incertitude est complète. 

"À l'ATP, ils sont catastrophiques, ils ne disent rien aux joueurs. Ils sont tout simplement dépassés", lâche Gasquet, qui n’attend pas grand chose des directives annoncées en la matière. Une décision est pourtant attendue à la fin du mois de juillet.

"Les conférences Zoom pour ne rien dire, je n'y assiste pas, souffle Gasquet. De toute façon, ce sont les autorités qui décident. À New York, ça va être le gouverneur. Et le gouvernement en France pour Roland-Garros. Ni Bernard Giudicelli (le président de la Fédération française), ni le président de l'USTA (la Fédération de tennis des États-Unis) ne sont décisionnaires. Les Fédérations, ce sont des marionnettes !"

QM