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Dominguez : « Federer est devenu vulnérable »

Patrice Dominguez

Patrice Dominguez - -

Battu ce week-end par l’inconnu argentin Federico Delbonis en demi-finale du tournoi de Hambourg, Roger Federer n’est plus que l’ombre de lui-même. Patrice Dominguez, membre de la Dream Team RMC Sport, estime que le Suisse ne fait plus peur à ses adversaires.

« Dire que Roger Federer est fini, c’est un peu trop tôt. En revanche, s’il est sur le déclin, on peut répondre par l’affirmative même si je suis un fan de Roger Federer. Son jeu et ses défaites interpellent. Au-delà des défaites, il y a la manière. Le Suisse est beaucoup plus lent que les années précédentes. Ses frappes sont excentrées alors que celles-ci étaient limpides. Il est en retard sur le côté droit. Il sert moins bien. Sa confiance est entamée. C’est une bonne chose que Roger Federer ait accepté de changer de raquette. Son tamis est plus grand d’environ 10%. C’est énorme. Cela peut lui donner une compensation en termes de contrôle de balle. Mais, il faut s’habituer à un tamis plus grand. L’aérodynamisme de la raquette dans l’espace est différent.

Je remarque qu’à cette période de l’année, l’ancien numéro un mondial ne joue pas normalement. Il a choisi de faire les tournois de Hambourg et Gstaad pour faire des « matchs-plays ». Comme il ne gagne plus autant, il joue moins lorsqu’il se produit. Cela a été le cas à Rome et à Madrid. Après Roland-Garros, où il a subi une sévère défaite face à Jo-Wilfried Tsonga, il a gagné un tournoi à Halle (le 16 juin dernier). Ça ne lui était plus arrivé depuis six mois. A Wimbledon, il a rechuté.

« L’équilibre est rompu »

Lui qui était inaccessible est devenu vulnérable dans sa tête. Ses adversaires ont installé un autre état d’esprit. Auparavant, les joueurs partaient perdants face à Roger Federer. Mais, à présent, ils se disent qu’on peut gagner face à Roger Federer. La preuve, Delbonis l’a battu cette semaine à Hambourg. L’équilibre est rompu. Aller jusqu’aux Jeux Olympiques de Rio pour Roger Federer me parait compliqué. C’était son objectif. Quand on le voit descendre à cette vitesse vertigineuse, on peut souhaiter que le tournoi de Gstaad cette semaine (Suisse) l’aide. C’était là où il avait disputé son premier tournoi à 17 ans, même s’il n’avait pas gagné un match. J’espère qu’il va se refaire une santé mentale. Nous n’avons pas envie de voir Roger mener le combat de trop. »

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